Nioro du sahel : La population exige le départ du juge et le régisseur de la prison soupçonnés de corruption

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A l’appel de l’association et groupement des commerçants détaillants et ambulants de Nioro du Sahel, plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé hier  dimanche 22 octobre 2017. La marche avait pour but de  demander le départ de la localité du juge d’instruction Bocar Sagny Traoré et le régisseur de la prison Joseph Benoit Kéita. Ils sont tous deux accusés de corruption.

Partie de la place de l’indépendance de Nioro du Sahel, la marche s’est achevée à la préfecture. Tout au long du cortège, les marcheurs  scandaient des slogans comme : « non aux fonctionnaires corrompus  dans notre ville », « restituez les 1.150.000 FCFA de Madou Fima », « à bas le juge d’instruction Traoré », « à bas le régisseur corrompu Kéita » etc. Le premier adjoint au préfet attendait les  marcheurs (voir photo). Arrivés à la préfecture, les marcheurs ont remis au premier  adjoint au préfet une déclaration qui a été lue par  Fodié Cissé porte-parole de l’association et groupement des commerçants détaillants et ambulants de Nioro du Sahel. Cette déclaration relate les faits reprochés aux deux fonctionnaires incriminés. Selon le porte-parole, un de leurs membres du nom de Madou Traoré dit « Madou Fima » en plus de son alimentation  est vendeur de  carabine à air comprimé, destinée à chasser. Connu pour la vente de cet équipement, un jour, un jeune s’est présenté pour se procurer de cet outil de chasse.

Quelques jours après, sous l’effet de l’alcool, le jeune homme utilise sa carabine pour braquer des passants. Ceux-ci le maitrisent  sans peine car notre braqueur n’avait qu’une carabine.  Il est conduit à la gendarmerie. Durant  son interrogatoire, il a expliqué aux  enquêteurs avoir acheté la carabine chez le nommé Madou Fima Traoré. Après son interrogatoire, il est présenté au procureur qui à son tour confie le jeune homme au juge d’instruction Bocar Sagny Traoré. Ce dernier après lecture du procès verbal décide de convoquer le commerçant vendeur de carabine. Le commerçant répond à la convocation du juge. Au cours de l’instruction, le commerçant explique qu’il vend depuis plusieurs années des carabines qui servent à chasser les oiseaux. Ensuit, il dira ne pas être responsable  du braquage. En dépit de ces explications, le juge d’instruction place sous mandat de dépôt le commerçant. Selon, l’association des commerçants de Nioro du Sahel, leur collègue sera alors soumis à d’énormes pressions  du juge à travers Joseph Benoit Kéita, régisseur de la prison de Nioro. Ainsi, il lui soutire la somme de 1. 150 000 FCFA avant de lui accorder la liberté provisoire.

C’est  pour protester contre cette décision du juge que  la population est descendue dans la rue pour demander la restitution du montant indument perçu et la radiation de la fonction publique du juge d’instruction et le régisseur de prison.  L’adjoint au préfet après avoir reçu la déclaration a promis de la transmettre à qui de droit. Selon, nos informations, le juge et le régisseur ont été priés par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux de quitter la ville pour mesure de sécurité. Il faut noter que les manifestants ont donné un ultimatum de 15 jours au préfet pour la satisfaction de leurs doléances. Passée ce délai, ils promettent l’enfer aux deux fonctionnaires présumés corrompus.

Affaire à suivre

Drissa Tiéné

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