Mercredi 30 novembre : Sanogo à la barre à Sikasso

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C’est maintenant officiel. Le Capitaine-Général Amadou Haya Sanogo, chef des pustchsites de mars 2012, comparaitra devant la Cour d’Assises, en déplacement spécial, dans la capitale du Kénédougou, Sikasso. Sanogo et autres devraient répondre des faits ”d’enlèvement de personnes, assassinat et complicité”. Une première affaire qualifiée du Charnier de Diago où avaient été retrouvés les corps de 21 bérets rouges en décembre 2013. Après cette affaire, la seconde concernera la mutinerie de septembre 2013. Mutinerie qui avait également occasionné de nombreuses victimes.

L’annonce officielle de la tenue de ce procès est intervenue jeudi dernier. Le Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako a enfin levé le voile. L’opinion publique a été informée de l’ouverture d’une Session d’Assises au cours de laquelle sera évoquée l’affaire Amadou Haya Sanogo et plusieurs autres, accusés d’enlèvement de personnes, assassinat et complicité. Sans plus de précision, le communiqué a seulement mis l’accent sur le caractère particulier du procès. L’ordre et la sécurité devraient y être de rigueur.
La date du 30 novembre coïncide exactement avec la fin du mois, un mercredi. Et le procès se tiendra dans la capitale du Kénédougou, Sikasso et non à Bamako. Cela s’entend. En fait, c’est une première affaire concernant le chef de l’ex-junte qui renversa le régime du Président Amadou Toumani Touré en mars 2012. C’est l’affaire dite des ”bérets rouges”. Car, elle concerne la disparition de vingt-un (21) Commandos-parachutistes à la suite de ce qui fut appelé ”contre coup d’Etat” d’avril 2012 par l’homme fort du mouvement, le Capitaine Sanogo.
Beaucoup de personnes, des civils et des militaires, avaient été arrêtées et présentées à la télévision nationale (ORTM), comme des ”mercenaires” à la solde de la CEDEAO. Des Officiers supérieurs de l’Armée et des Services de sécurité dont nous taisons les noms figuraient dans le lot des prisonniers-mercenaires. Certains eurent la baraka et recouvrèrent la liberté après plusieurs mois d’incarcération, de tortures, à Kati et au Camp I de la Gendarmerie de Bamako. Mais d’autres n’eurent guère de chance. Ils manquaient toujours à l’appel de leurs proches. Avec le retour à la normale, les langues commencèrent à se délier. Un charnier est découvert dans la localité de Diago, à un pas de Kati en décembre 2013. Des corps y sont déterrés. Après examen et analyses, il a été prouvé qu’il s’agissait des restes de ”Bérets rouges” jadis disparus.
A Sikasso donc, la Cour d’Assises devra rétablir les responsabilités, la vérité sur ce qui s’est passé. Sanogo et 27 autres co-accusés seront à la barre. Et après, la justice ne manquera pas de se pencher sur la seconde affaire. Celle de la mutinerie de Septembre 2013 qui endeuilla la garnison de Kati. Elle avait également occasionné des morts et des blessés. Que la justice triomphe.
B.KONE

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