L’ancien ministre de la Justice, Me Malick Coulibaly, sort peu à peu de son silence. Selon lui, « les entraves à l’accès à la justice sont d’ordre psychologique, économique et géographique. La justice a un coût financier que tous les citoyens n’ont pas les moyens de supporter. »
L’ancien ministre de la Justice, Me Malick Coulibaly a présidé le lundi 23 novembre 2020 la cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation du Fest Hip Hop « RapouDogokun ». C’était en présence de l’ambassadeur d’Allemagne au Mali, Dietrich Pohl, de la directrice du projet Donko ni Maya et du directeur du Fest Hip Hop, Kalifa Camara. Cette année le thème du Fest Hip Hop est « Quelle justice pour un Mali meilleur ? ».
La 3ème édition du Fest Hip Hop ouverte le lundi se poursuit jusqu’au 29 novembre 2020. Comme pour les précédentes éditions, un atelier de formation des jeunes rappeurs venus de Bamako et de l’intérieur du Mali est organisé du 23 au 25 novembre 2020. Les trois jours de formation seront marqués par une présentation sur le thème de cette 3ème édition du Fest Hip Hop, une explication sur le code basique du Rap, une présentation sur la justice transitionnelle, et une présentation sur l’argent et la politique.
Selon le directeur du Fest Hip Hop, Kalifa Camara, « il s’agit, pendant ces trois jours, de conscientiser les jeunes rappeurs sur la justice dans notre pays, les violences faites aux femmes, la radicalisation et la migration clandestine ».
La directrice du projet Donko ni Maya de GIZ s’est réjouie de l’organisation de cet atelier de formation. « C’est une grande chance pour vous tous d’être qualifiés à cette finale du Fest Hip Hop. C’est également l’opportunité de tisser des relations entre vous rappeurs venus de toutes les régions du Mali », a-t-elle déclaré.
Aux dires de l’Ambassadeur d’Allemagne au Mali, DiectrichPohl, « le thème choisi est très important pour le Mali qui traverse une période difficile de son existence. L’injustice et l’impunité sont à l’origine de beaucoup de problèmes dans la société. Les acteurs culturels peuvent jouer un grand rôle dans la lutte contre ces phénomènes ».
L’ancien ministre de la Justice, Me Malick Coulibaly a insisté sur l’importance de la justice dans la marche d’un Etat. « La justice ne se résume pas seulement aux cours et tribunaux. Il y a aussi la justice transitionnelle. Les deux doivent se retrouver et apprendre l’une de l’autre » affirme-t-il.
Selon Me Malick Coulibaly, les entraves à l’accès à la justice dans notre pays sont d’ordre psychologique, économique et géographique. « La justice fait peur parce que les citoyens ignorent la justice. La justice a un coût financier que tous les citoyens n’ont pas les moyens de supporter d’où la nécessité de l’assistance judiciaire qui n’est pas opérationnelle au Mali. Dans notre pays, les juridictions sont trop éloignées du justiciable », a précisé Me Malick Coulibaly.
Pour l’ancien ministre de la Justice, il faut engager et réussir la lutte contre l’impunité, désamorcer la bombe foncière, améliorer les conditions des travailleurs de la justice. « Quand ceux qui doivent rendre la justice sont dans de bonnes conditions cela peut éviter la corruption au niveau de la justice. On ne doit pas s’offusquer des augmentations salariales des magistrats », a martelé l’ancien garde des Sceaux. Avant de révéler : « A longueur de journée certains magistrats sont obligés de mettre la main à la poche pour assurer le transfèrement des détenus. Certaines juridictions ont 30 000 FCFA de budget de fonctionnement ».
Moussa Doumbia