Marche pour la liberté d’expression : Pour le départ du ministre de la justice et la levée contraignante contre Ras Bath

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Ce samedi 8 octobre, des milliers de Maliens étaient dans la rue. Pour une marche pacifique contre les tentatives en cours pour museler la presse et empêcher la liberté du peuple à la parole. Cette marche débute à la place de la Liberté jusqu’au monument de l’Indépendance, de 09h15 à 10h40.

En cette occasion, les marcheurs entonnaient des slogans : “Vive la démocratie ; vive la liberté de la presse ; libérez Rasbath ; Me Mamadou I. Konaté démission ; IBK, la jeunesse vous soutient…”

En effet, tout au long de l’itinéraire de la marche bien gérée par les forces de sécurité (Garde Nationale, Gendarmerie, Police, Protection Civile), l’exigence des marcheurs était la démission du ministre KONATE. La liberté d’expression, la levée de la suspension d’Abdoul NIANG, la libération de Mohamed Youssouf BATHILY dit RAS BATH et la démission immédiate du ministre KONATE étaient au cœur de cette marche initiée par la coordination du regroupement des journalistes pour la défense des journalistes et la société civile, le collectif des journalistes, le collectif pour la Défense de la République(CDR) entre autres.

“Il ne suffit pas de dénoncer l’injustice, il faut donner sa vie pour la combattre”, lit-on sur une banderole des manifestants. Dans la lignée de cette idéologie, des milliers de manifestants acceptent de répondre à l’appel des journalistes pour dénoncer l’injustice que subissent ces hommes et femmes. Réunie au tour de quelques thèmes, la liberté d’expression, la levée de la suspension d’Abdoul NIANG, la libération de RAS BATH et la démission du ministre KONATE, la foule prend le départ à la place de la Liberté pour la place de l’Indépendance. Ainsi, des messages ciblés étaient lisibles sur les banderoles. Sur les banderoles, il était possible de lire entre autres : “IBK, pour l’honneur du Mali, virez le ministre KONATE. Il n’ya pas de petite injustice. Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. Il ne suffit pas de dénoncer l’injustice, il faut donner sa vie pour la combattre. Monsieur le ministre, démissionnez ! Accepter l’injustice sociale, c’est préparer la guerre. Libérez la voix du peuple ! Nul ne doit être inquiété pour ses opinions.”

En réalité, tous ces messages tournent autour des quatre thèmes cités ci-dessus. Les trois premiers prennent source au dernier. Tout aurait commencé le 9 août dernier. Aux dires d’Abdoul NIANG, journaliste à la radio DAMBE et directeur de publication de NIETA KIBARU, le ministre de la Justice a appelé RAS BATH le 9 août afin qu’ils nouent un partenariat. Il s’agissait pour le ministre de se servir de RAS BATH, dit-il, pour se faire aimer par la population afin que celle-ci l’impose si le Président de la République déciderait à le virer. Une semaine plus tard, ce même ministre, ajoute Niang, poursuit RAS BATH. Pour cause, dit-il, le dossier AZAM. Ce dossier, selon Niang, implique l’ancien ministre de la Défense Tieman Hubert COULIBALY, ami proche du ministre KONATE, et son père. Pour contourner la loi, soutient Niang, le ministre avec le procureur dissocient RAS BATH des journalistes malgré l’existence d’une carte de presse nationale en sa possession. Afin de maintenir le chroniqueur RAS BATH, des mesures contenues dans le fameux contrôle judiciaire ont été rédigées par un certain Sékou, proche de Tieman Hubert et ancien directeur de cabinet au département de la justice, indique Niang. Ses mesures, dit-il, privent RAS BATH à la liberté d’exprimer ses opinions pourtant garantie par la déclaration universelle des Droits de l’Homme.

Le ministre KONATE doit démissionner parce qu’il est corrompu, injuste, dixit M. NIANG dans ses propos. Selon lui, les faits reprochés au chroniqueur sont des prétextes pour le contrer de dire la vérité. Par exemple dire que le prêcheur Bandjougou, Ami KANE, et le maire de Gao ont porté plainte contre RAS BATH alors qu’aucun d’entre eux n’a réagi faute de preuve objective.

Pour sa part, Abdoul NIANG se voit suspendre parce qu’il prend le flambeau. Il déclare en fin de ses propos : ” M. le Président, notre révolution va s’engager contre les ministres corrompus que vous avez engagés dans le gouvernement.”        

 

Yacouba TRAORE

Stagiaire

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