Mamoudou Kassogué, secrétaire général du SAM, à propos de la grève des magistrats : « Nous avons été en grève parce que nous y avons été poussés par l’insécurité et la précarité »

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Les responsables du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) ont, ce mercredi 29 août 2018, animé un point de presse dans la cour du siège du syndicat. Objectif : apporter à l’opinion nationale et internationale des clarifications par rapport à la présente grève qu’observent les magistrats sans service minimum sur toute l’étendue du territoire. Ils affirment être déterminés à continuer cette grève jusqu’à la satisfaction intégrale des griefs portés devant le gouvernement.

Etaient présents au point de presse, Abdrahamane Maiga, secrétaire à la Communication du Syndicat Libre de la Magistrature (Sylima) ; Hady Macky Sall, président du Sylima ; Aliou Badra Nanakasse, président du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) ; Mohamoud Kassogué ; secrétaire général du SAM et Bourama Konaté membre du SAM.

« La négation ou l’absence de la justice dans un État, c’est la négation pour un État parce que l’État n’existerait pas sans la loi », dixit le président du SAM, Aliou Badra Nana Kassé, à sa prise de parole. Puis de poursuivre que : « l’État est géré par un acte fondamental appelé constitution, et la constitution sert de bréviaire aux politiques. Elle sert aussi de bréviaire pour les citoyens. Ceux qui font semblant d’ignorer cette constitution, doivent être qualifiés de tout sauf d’acteurs » a-t-il conclu.

Quant au secrétaire général du SAM, Mohamoud Kassogué, il précise : « Nous sommes allés en grève pas par fantaisie ou par gaité de cœur, mais par nécessité ». Et d’ajouter : « Nous sommes allés en grève parce que nous y avons été poussés par l’insécurité et la précarité… ». Selon lui, les points que revendiquent les magistrats sont loin d’être nouveaux. Ce sont, précise-t-il, d’anciennes revendications qui datent de 2014-2015.

Selon les propos du secrétaire général du SAM,  Mohamoud Kassogué, en 2015, les magistrats ont saisi le présent gouvernement, via deux cahiers de doléances, dans lesquels étaient inscrits, entre autres : la question de sécurisation des juridictions et du personnel en charge de cette tâche ;  la relecture du statut des magistrats ;  la majoration de la grille salariale des magistrats…Des promesses de satisfaction de ces griefs, ont été faites par le même régime suite à des négociations auxquelles a pris part le ministre de la Justice. Ces négociations ont permis, selon lui, d’enregistrer certaines avancées dans le processus de négociations.

A l’époque dit-il, dans l’optique de rassurer les magistrats, le gouvernement avait promis que toutes les revendications non salariales des magistrats étaient déjà acquises. Mais malheureusement, constate-t-il, ces engagements pris par le gouvernement sont, jusqu’aujourd’hui, restés vains par le fait que le régime n’a pas honoré ses promesses du début des négociations jusqu’à cette date.

A en croire les propos de Mohamoud Kassogué, contrairement aux faux arguments que ce gouvernement tentait de faire croire aux citoyens à un moment donné, lesquels consistaient à dire que toutes les doléances faites par les magistrats ont été satisfaites, c’est loin d’être la réalité. Car les magistrats, courroucés par l’indifférence gouvernementale face à cette situation, ont, ensemble, décidé de procéder à la grève illimitée partout au Mali. C’est pourquoi, il estime qu’aucune intimidation ou menace ne peut éventuellement les inciter à céder ce combat ou aller jusqu’au bout de cette grève, tant que leurs doléances ne sont respectées.

Quant au secrétaire à la Communication du Syndicat Libre de la Magistrature, Abdrahamane Maiga, il affirme qu’excepté les propos tenus des membres légalement connus, tout autre propos venant de quiconque d’autre, ne provient pas des magistrats en grève. Voilà qui est clair comme de l’eau de roche !

Mamadou Diarra stagiaire

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