En présence de quatre de ses collègues, le Ministre de la justice et des droits de l’homme, garde des sceaux, Mamoudou Kassogué a lancé le lundi 23 janvier 2023 au Centre International de Conférence de Bamako, la première édition de la semaine de la Justice. L’objectif est de rendre la justice plus proche des citoyens, de les informer sur leurs droits et de promouvoir la bonne distribution de la justice.
L’idée de la semaine de la justice, selon le président du comité d’organisation et Secrétaire général du département, Boubacar Sidiki Diarrah, a été institutionnalisée par la décision n°2022/MJDH-SG du 10 octobre 2022. Elle est née de quelques constats comme la méconnaissance de l’institution judiciaire, le déficit criard d’information et la crise de confiance entre la justice et le justiciable. La semaine est destinée principalement aux citoyens, aux étudiants et aux professionnels de la justice et se propose de renforcer la confiance du citoyen dans le système judiciaire.
Aux dires du président du comité d’organisation, plusieurs activités sont au programme comme la journée portes ouvertes à l’Institut National de formation judiciaire Maître Demba Diallo, la présentation des juridictions avec des stands dédiés et destinés à l’information du public.
Le ministre Kassougué a fait savoir qu’une enquête menée en 2018 sur les besoins des Maliens en matière de justice révèle que 32% de nos compatriotes sont informés sur la justice par le canal familial ou parental contre 3% par un avocat et 2% par le Bureau d’accueil et d’orientation des services judiciaires. « La même étude démontre que 19% des Maliens ne savaient pas ce qu’il fallait faire quand un problème de justice se posait, en ce sens qu’ils ignorent comment trouver l’information pertinente. Elle a permis également de comprendre que 30% des justiciables pensaient qu’ils n’avaient pas besoin d’être informés sur la justice ». Selon le ministre en charge de la justice, la méconnaissance de la justice est une responsabilité partagée entre le système judiciaire et le justiciable pour la simple raison que la justice doit fournir des efforts pour se faire connaitre et que le justiciable doit se faire l’obligation de sortir du cadre familial pour approcher les services judiciaires à la quête d’informations fiables.
Observation des règles d’éthique et de déontologie : cheval de bataille pour chacun…
Cette première édition, a reconnu Mamoudou Kassogué, se tient à un moment où le pays est engagé dans un processus de refondation à travers des réformes politiques et institutionnelles qui jetteront les bases d’un Mali nouveau, respectueux des valeurs culturelles, sociales et sociétales et capable de répondre aux défis du monde moderne. La justice doit jouer toute sa participation dans cette œuvre de refondation en offrant aux concitoyens un service public de justice débarrassé de ses insuffisances à savoir la lenteur, la lourdeur, l’inaccessibilité, l’inefficacité, la corruption. «En plus de l’application correcte de la loi, les acteurs judiciaires doivent faire preuve d’exemplarité dans leur conduite de tous les jours. La stricte observance des règles d’éthique et de déontologie doit être le cheval de bataille pour chacun et pour tous pour exceller sur un plan professionnel et inspirer la confiance des concitoyens. C’est sur ce terrain, sans nul doute, que d’innombrables manquements et dysfonctionnements trouveront leur solution permettant à la justice de se débarrasser de ses tares et de ses insuffisances », a conclu le ministre.
Bintou Diarra