L’ancien Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga, a été mis sous mandat de dépôt, le jeudi 26 août par la Cour Suprême. Il est accusé pour des faits « présumés de malversation financière dans l’achat des équipements militaires et de l’avion présidentiel ».
Rebondissement dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Convoqué ce jeudi 26 août par la chambre d’accusation de la Cour Suprême pour être entendu, l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, a été placé le même jour sous mandat de dépôt. Le président du parti ASMA-CFP est accusé de malversation financière dans l’affaire de détournement de fonds lors de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires.
Cette mise sous mandat de dépôt de l’ancien Premier ministre intervient quelques jours après la sortie médiatique du Procureur général près de la Cour Suprême, Mamoudou Timbo. Sur les écrans de l’ORTM, la télévision nationale, celui-ci a indiqué que « le dossier des équipements militaires n’est pas classé et que les enquêtes sont en cours ».
La réaction du Mamadou Timbo fait suite aux propos tenus par l’ancien Premier ministre sur Renouveau TV. Sur la chaîne de télévision privée, Soumeylou Boubeye Maïga a affirmé que le dossier de l’achat de l’avion présidentiel et les équipements militaires est clos depuis 2018 par la Cour Suprême. Ce que s’est inscrit en faux le Procureur Timbo.
Pour le moment, l’entourage de Soumeylou Boubeye Maïga estime que l’ancien Premier ministre ne se reproche rien. Selon nos informations, les interrogatoires se poursuivent au niveau de la justice. Et il n’est pas exclu que d’autres anciens ministres ne soient pas mis sous mandat de dépôt dans les prochaines heures.
Rappel des faits :
En octobre 2014, le rapport du Bureau du Vérificateur Général sur l’achat de l’avion présidentiel et les équipements militaires a révélé des détournements de deniers publics par des opérations frauduleuses pour un montant de 9,3 milliards FCFA. A l’époque Soumeylou Boubèye Maïga était ministre de la Défense et des Anciens combattants. Il a été entendu ce jeudi 26 août 2021, par la Chambre d’accusation de la Cour suprême avant d’être placé sous mandat de dépôt.
Abdrahamane SISSOKO/Maliweb.net
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Mali : Boubou Cissé, ou l’histoire secrète de la corruption
8 juillet 2020 Par: NORDSUD JOURNAL
Dans le système malien, le ministre de l’économie et des finances est techniquement le chef du gouvernement, car ayant la gestion de l’argent du pays, c’est lui qui décide les priorités à financer et imprime le rythme du gouvernement.
Quand Boubou Cissé arrivait en 2016 au ministère des finances, il trouvait dans les caisses 155 milliards, « au lieu de reconstituer, il a tout vidé », confiait ainsi à Nord sud journal un ancien haut responsable du ministère de l’économie et des finances. Depuis cette année, le nom de Boubou Cissé est cité régulièrement dans des affaires de corruption, des marchés surfacturés ou ne respectant pas les procédures normales. Le Mali est-il devenu une société privée dirigée par Boubou Cissé ? Il sert le Mali ou sa poche ? Dans cet article, nous vous proposons un panorama inédit qui brosse quelques « des grandes affaires » de corruption où le nom de l’actuel premier ministre malien, Boubou Cissé est cité.
La Plateforme de logistique de Nionsombougou bradée pour Dubai Ports World (DP World)
En 2018, l’Etat malien signe un contrat de concession de la plate-forme logistique de Nionsombougou de 1000 hectares pour Dubai Ports World (DP World), le troisième exploitant portuaire mondial. Cette plate-forme logistique est située le long de la route principale reliant la capitale malienne à Dakar au Sénégal, et proche de la ligne ferroviaire reliant les deux villes. La plateforme logistique de Nionsombougou aura une capacité annuelle de 4 millions de tonnes de marchandises, a indiqué DP World dans un communiqué. Cependant les procédures d’acquisition de la plate-forme logistique de Nionsombougou de 1000 hectares par DP Word posent problème et de questionnement sur la bonne foi de la partie malienne. D’abord, le ministre des finances, Boubou Cissé n’a introduit les documents de cette concession au conseil des ministres pour approbation qu’après signature du contrat. Pire ! Selon les termes du contrat, l’État malien n’aura qu’une redevance dérisoire de 5% du chiffre d’affaire et oblige l’État à effectuer un important volume de trafic sur cette plate-forme logistique. Incroyable ! A qui profite le crime ?
L’État « achète » six parcelles de terrain à plus 6 milliards au député Hadi Niangadou
Il y a quelques années, le député Hadi Niangadou achetait six parcelles de terrain à Gouana, dans le cercle de Kati sur lesquels des habitants se sont installés. L’État demande à Hadi Niangadou d’abandonner ces parcelles aux populations en échange d’un endommagement. Alors la société Banga Immobilière de Hadi Niangadou surévalue les parcelles et aucun gouvernement n’a accepté son offre depuis 14 ans. L’ancien premier ministre Abdoulye Idrissa Maiga a catégoriquement refusé de payer cette somme astronomique de 10 milliards FCFA pour des terrains qui auraient coûtés 12 millions FCFA au moment de l’Achat par Banga Immobilière. En août 2019, le premier ministre et ministre des finances, Boubou Cissé accepte de payer au député Hadi Niangadou plus de six milliards deux cents millions FCFA malgré les réticences de son ministre de Budget, Mme Aoua Sylla qui a émis des réserves. Qu’est ce qui a poussé Boubou Cissé à payer plus de six milliards FCFA à Hadi Niangadou alors que le Mali traverse des périodes des tensions de trésorerie alors que tous ses précédents ont refusé de payer cette somme ? Y a t-il eu un deal pour payer une somme aussi considérable pour des parcelles qui auraient coûtés 12 millions des Francs CFA il y a quelques années ?
Un blindé « en carton » évalué en moyen à un milliards des FCFA ?
Au mois de décembre 2019, Boubou Cissé a conduit à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis (EAU) une délégation malienne composée du ministre de la sécurité intérieur, Salif Traoré, du directeur général du Budget, Sidiki Traoré, du Directeur général adjoint de la direction de marché public, Soibou Mariko et de l’ambassadeur du Mali aux Émirats Arabes unis, Boukary Sidibé, alias Kolon. Objectif : mobiliser une première tranche du crédit octroyé à l’État malien depuis juin 2019 par les Emirats Arabes unis en appui budgétaire de 250 millions de dollars , soit 150 milliards des Francs CFA. Il s’agit bien d’un crédit remboursable sur 39 ans et non un don comme comme annoncé au tout début. Le Mali a sollicité les EAU pour le décaissement d’une partie de cet crédit au fin d’acquérir cent (100) véhicules blindés de type Typhon. Le 11 décembre 2019, Boubou Cissé rencontrait Mohamed Al Suwaidi, le directeur du fond d’Abu Dhabi, puis le 12 décembre 2019, il rencontre le vice ministre de la défense Emirati, Matar Salem Al Daheri et Cheikh Saif Zayed Al Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l’intérieur Emirati pour leur demander le décaissement d’une première tranche du crédit pour acheter « des blindés pour équiper deux régiments d’infanterie des Fama ». Mais à quel prix ? La presse malienne parle d’un montant total de 100 milliards des Francs CFA, soit un milliard des Francs CFA par Blindé. Si l’on se réfère à des sites spécialisés du domaine militaire comme http://www.opex360.com, le prix d’un blindé de même type, que ceux dont Boubou Cissé était au cœur de la commande, est de 458 millions des Francs CFA l’unité. De ce fait, le prix de cent sera donc 45 milliards 8 cents millions francs CFA. Où est donc passée la différence de plus de 50 milliards des francs CFA ?
Pire encore, quelques mois plutard, le fournisseur livre plusieurs blindés qui ne répondaient pas aux normes. Le général malien Drabo, responsable des matériels militaires avait officiellement dénoncé cette livraison. La presse malienne et l’Imam Mahmoud Dicko avaient même qualifié ces blindés de « blindés en carton ». nouveau scandale ! Car ce marché de 100 milliards des francs CFA était passé de gré à gré en violation des textes maliens. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. « Il y a deux semaines, le trésor malien a payé 40 milliards des francs CFA, de reliquat du contrat alors même qu’il n’a pas été executé à 100% », nous confie une source au trésor malien. Alors qu’au même moment sur le terrain, et après des attaques terroristes contre ces engins, commence à avoir des sérieux doutes sur l’efficacité même de ces engins. Il faut rappeler que sur le terrain, les mouvements rebelles et djihadistes préfèrent toujours utilisés des pick up 4X4 beaucoup plus légers et rapides.
En faisant des investigations sur la société qui a bénéficié de ce marche, on decouvre d’autres surprises. En effet, STREIT Group est cité dans beaucoup des scandales de fourniture d’équipements militaires par des experts de l’ONU depuis 2016. Ils lui reprochent d’avoir violé l’embargo interdisant la vente d’armes à la Libye. Elle a aussi vendu des véhicules militaires au Soudan, rapportait le quotidien The Globe and Mail, alors que des sanctions adoptées par Ottawa empêchent tout « Canadien », même « à l’extérieur du Canada » de conclure de telles transactions.
2.3 milliards « donnés » de gré à gré à Sinsy Coulibaly
Décidément, la passation de gré à gré est devenu le jeu favori de Boubou Cissé et pour quelle cause ? Le chef du patronat malien, Mamadou Sinsy Coulibaly est marié à Madina Tall, une cousine du premier ministre Boubou Cissé. Le premier ministre et ministre des finances avait octroyé un marché de gré à gré de 2.3 milliards des Francs CFA à Mamadou Sinsy Coulibaly pour impression des bulletins de vote lors des élections législatives 2020. Chose étonnante encore, ce contrat n’a été validé signé et exécuté avant même sa validation en conseil des ministres, en violation des procédures. Mais visiblement, Boubou Cissé n’a rien à gagner dans le respect des procédures.
Concession de l’aéroport de Bamako ou le parfum du gré à gré pour EGIS
Le 15 mai dernier, le premier ministre Boubou Cissé avait convié des responsables maliens à l’ouverture des offres financières des soumissionnaires dans le cadre de la mise en concession de l’aéroport international Président Modibo Keita. A l’ouverture des plis, un seul offre, celui de la société française EGIS, associé à son frère Baba Cissé, qui n’est autre que le DG de la SGI-Mali et Mamadou Synsi Coulibaly, président du CNPM, époux de Madina Tall, la cousine de Boubou Cissé. Cette procédure est toujours en cours.
Nul n’est et ne serait au dessus de la loi, nous voulons la justice et il ne faut pas ne soit qu’elle soit sélective et partisane.
Il reste de faire la lumière de certains dossiers brillants tels que les 1.230 milliards de la loi d’orientation et de programmation militaires, les 500 milliards du fonds de lutte contre la Covid-19 et les tueries du 10, 11 et 12 Juillet 2020…
Le Mali est dans une situation d’impasse et il ne faut pas se voiler comme dise l’autre, la situation reste à la portée des maliens et aussi simple le rassemblement tout court !
Apparemment les réactions sur internet diminue la marge de manœuvre de la juteuse.
Boubeye a du mal à faire la différence entre intelligence et malice.
Bien, on va avoir un peu plus de crédibilité. En espérant que cette affaire aille jusqu’au bout. Ensuite, il va falloir s’attaquer à Boubou Cissé, ses frères Léo Tall (le plus riche de la famille grâce aux mines d’or du Mali) , Aguibou Tall, Baba Cissé, la petite sœur de l’épouse de ce dernier, les chargés de mission de Boubou Cissé, les copains des fils d’IBK, la famille de Moussa Diawara, et tous ceux qui ont détourné l’argent des équipements militaires, ceux qui ont vendu les biens de l’état et ont empoché l’argent. Les porteurs de valises de Katio qui sont des faux commerçants diokaramês ainsi que des notaires malhonnêtes qui ont acheté leurs biens au Sénégal, Doubaï etc.
Il y en plein, le peuple veut qu’on lui essuie les larmes. Merci à notre nouvelle justice.
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