Mais que fait-il donc là, sur les bords de la mer du Nord, cet homme qui, du froid, ne connaissait que le tadjrest et ses gros nuages venus d’Algérie à la mi-décembre ? Comment cet enseignant qui semblait destiné à une vie d’anonymat dans l’immensité du Sahara a-t-il été amené à côtoyer, entre quatre murs, des légendes déchues du continent et à figurer parmi les détenus de l’une des prisons les plus célèbres du monde ?
Se les pose-t-il ces questions, depuis qu’il a été discrètement transféré de Niamey à La Haye, au cours d’une nuit du mois de septembre 2015 ? Ou se contente-t-il de s’enfouir dans les rassurantes vérités de son livre saint et d’attendre le sort qu’Allah lui a réservé ?
Jugé pour crimes de guerre, contre le patrimoine mondial
Ahmad al-Mahdi n’a pas grand-chose à voir avec Laurent Gbagbo, Charles Taylor ou Jean-Pierre Bemba. Il n’a pas été le maître d’un pays, n’a jamais pénétré dans un palais présidentiel, n’en a probablement jamais eu l’ambition. Il n’a pas eu d’armée sous ses ordres, si ce n’est un éphémère bataillon de barbus obsédés par des préceptes venus d’un autre temps. Pourtant,lui aussi sera jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes de guerre ».
Pour la première fois dans l’histoire de cette juridiction, ce n’est pas pour avoir versé du sang qu’un homme est poursuivi, mais pour avoir cassé des murs : il est accusé d’avoir dirigé des attaques contre neuf mausolées et une mosquée de Tombouctou, tous répertoriés au Patrimoine mondial de l’Unesco, lorsque la ville subissait le joug des hommes d’Abou Zeid et d’Iyad Ag Ghaly, en 2012.
Son procès doit débuter le 22 août. Il devrait durer une semaine tout au plus. Rien à voir avec les interminables feuilletons judiciaires qui occupent habituellement la CPI. Deux explications à cela. La première, c’est que le dossier est assez simple, ainsi que l’illustre le nombre de témoins que le bureau du procureur appellera à la barre : trois seulement. La seconde, c’est que, pour la première fois dans l’histoire du tribunal international, l’accusé a choisi de plaider coupable. Il l’a lui-même déclaré le 1er mars, lors d’une audience à huis clos.
…Lire la suite sur jeuneafrique.com
Article tres bien ecrit.Le flot est on ne peut plus comprehensible.
Comments are closed.