« L’affaire Housseini Amion Guindo » se poursuit. L’ancien ministre et actuel leader de l’opposition malienne accuse les autorités de transition d’avoir programmé son enlèvement. Après s’être caché pendant quatre jours, « Poulo » est rentré chez lui dimanche 14 novembre, le ministère de la Sécurité garantissant sa protection. Dans la foulée, le ministre de la Justice, Mamadou Kassogué, a ordonné l’ouverture d’une enquête. Housseini Amion Guindo s’en félicite mais ne cache pas certaines réserves sur cette initiative.
Mamadou Kassogué, le ministre de la Justice, a personnellement demandé au procureur de la Cour d’appel de Bamako l’ouverture d’une enquête sur la tentative d’enlèvement, ou plutôt d’arrestation extrajudiciaire, dont Housseini Amion Guindo accuse les autorités de transition. À la Cour d’appel de Bamako, on confirme l’authenticité de la demande du ministre, tout en précisant qu’elle n’est pas encore arrivée sur le bureau du procureur.
Dans sa lettre, le ministre Mamadou Kassogué relève que sa demande est émise en dépit de l’absence de plainte sur ce dossier. Housseini Amion Guindo, président du Cadre des partis politique pour une transition réussie – qui s’oppose aux autorités notamment sur l’allongement de la période de transition –, confirme ne pas l’avoir encore fait. Mais il assure que le dépôt d’une plainte est bien prévue et qu’il est déjà en discussion avec son avocat pour cela.
« Poulo », comme on le surnomme au Mali, assure également qu’il fournira des éléments aux enquêteurs, comme il l’a déjà promis, prouvant qu’il a bien été victime d’une tentative d’enlèvement « programmée au plus haut niveau ». « Mais je ne communiquerai pas tout tout de suite, explique-t-il. Ils veulent savoir qui m’a informé, je dois les protéger. J’ai des preuves, j’ai des témoins, je donnerai au fur et à mesure. »
Housseini Amion Guindo, qui espère que cette enquête n’est pas juste un message destiné à rassurer l’opinion, entend également dénoncer les appels à la haine propagés, selon lui, par certains membres du CNT et par des proches du Premier ministre. À la Primature, justement, on balaie des accusations jugées « absurdes ». « Il est important de faire la lumière sur cette affaire, estime un conseiller du Premier ministre, car on ne peut pas jeter de cette manière le discrédit sur les autorités. »