Mali: le débat autour de la sécurisation des juridictions revient après l’enlèvement d’un greffier en chef à Diré

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Le Greffier en chef de la Justice de Paix à Compétence Etendue de Diré, région de Tombouctou,  a été enlevé  la semaine dernière par les hommes armés non identifiés. Son enlèvement soulève le débat autour de la sécurisation des juridictions réclamée par les syndicats des magistrats.

Le lundi dernier, le Syndicat Libre de la Magistrature (SY.LI.MA)  a publié un communiqué  dans lequel  il exprime sa  consternation à l’enlèvement à Diré de Maitre Balla SIDIBE, Greffier en chef de la Justice de Paix à Compétence Etendue dudit cercle, par des hommes armés non identifiés.

Eprouvé par l’enlèvement de leur collègue, le syndicat de magistrats exprime sa compassion  et estime que  leur collaborateur est injustement privé de sa liberté. Dans  la foulée, le syndicat des magistrats a réveillé les vieux démons autour de la sécurisation du personnel judiciaire. « Le SYLIMA regrette profondément l’attitude du Gouvernement malien qui ne se soucie de la sécurisation des juridictions ainsi que des personnels judiciaires que lorsqu’il y a péril au sein du sanctuaire judiciaire », a accusé le syndicat libre de la magistrature.

Dans la foulée,  les magistrats  ont  appelé  au respect de la parole donnée par I ‘Etat du Mali. En effet, après l’enlèvement  il y a quelques années du défunt juge Sounkalo Koné à Niono, tous les syndicats de la magistrature avaient inscrit  la sécurisation des juridictions et du personnel judiciaire dans  leurs revendications. Aujourd’hui, le SYLMA demande à l’Etat centrale de respecter son engagement en  mettant tout en  œuvre pour ramener cet otage de trop à sa famille. Le syndicat en fait sa libération une impérative  car son enlèvement est  survenu pendant que le Greffier en chef était en mission régulière de la puissance publique dans une zone  à fort risque.

Au Mali, en plus des enlèvements du personnel judiciaire, les services de justice au nord et centre du pays sont constamment à l’alerte maximale  depuis le déclenchement de la crise sécuritaire en mars 2012. En 2016, Le président du tribunal de Grande instance de Niono, Sounkalo Koné, a été enlevé à son domicile du quartier B5 par des bandits armés circulant à bord de véhicules tout-terrain. Il est resté  en détention entre les mains des ravisseurs malgré les protestations du  Syndicat automne de la magistrature. Il a finalement  rendu l’âme  dans les mains de ces ravisseurs Après une apparition dans une vidéo publiée dans laquelle il demandait à l’Etat de tout mettre en œuvre pour le libérer.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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