Mali : L’activiste Abdoul Niang en liberté provisoire

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Placé sous mandat de dépôt le jeudi 19 octobre dernier par le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, le cyberativiste et chroniqueur Abdoul Niang vient de bénéficier d’une mise en liberté provisoire par la même juridiction, rapporte une source judiciaire.

C’était à la faveur d’une audience tenue à cet effet ce lundi 30 octobre au Tribunal de grande instance de la Commune Vl de Bamako, en charge du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité.

Il faut rappeler qu’Abdoul Niang est poursuivi par le parquet de la juridiction spécialisée pour des « propositions mensongers contre l’institution judiciaire de nature à troubler l’ordre public » et non pour l’affaire qui l’oppose à la Coordination des mouvements. , associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) qui a tout de même porté plainte contre lui.

Comme lui, Tahirou Bah, un autre militant qui était en détention préventive, a également retenu d’un élargissement par le tribunal spécial à l’issue de la même audience, indique la source judiciaire. Contrairement aux nommés Abdoul Niang et Tahirou Bah, le porte-parole du Mouvement Yèrèwolo débout sur les remparts, Siriki Kouyaté, non moins animateur de radio, sous mandat de dépôt depuis le vendredi 8 septembre, attendra le mois de novembre prochain pour être fixé sur sa demande de liberté provisoire. Pour la simple raison que le tribunal a mis sa décision en délibéré pour le 06 novembre prochain.

Pour rappel, Siriki Kouyaté et Tahirou Bah ont été tous placés en détention par le procureur du Pôle de lutte contre la Cybercriminalité, Dr Adama Coulibaly, pour des faits << de troubles à l’ordre public et d’injures publiques>>, sur les réseaux sociaux. Leur procès est prévu pour le 30 novembre.

Dans une sortie médiatique, le procureur Coulibaly a émis un avertissement sévère à tous les citoyens, en particulier aux activistes des réseaux sociaux, concernant les dérapages en ligne et le non-respect de la loi. Il a spécifiquement mentionné les « videomans », un terme couramment utilisé pour désigner les activistes vidéo, ainsi que les journalistes, les exhortant tous à la prudence lorsqu’ils font des commentaires sur les institutions de la République.

Dans la même démarche pédagogique, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué, lors d’une interview, a invité les populations à la vigilance et surtout au respect de l’intégrité physique et morale des concitoyens dans les propose tenus sur les médias notamment les réseaux sociaux. « On peut bel et bien donner de l’information, son point de vue ou même apporter de la contradiction sur des sujets portant sur la gouvernance sans invectiver, attenter à l’honneur et à la dignité des autres », a conseillé la Garde des Sceaux.

À ce propos, le ministre en charge de la Justice en appelle au sens de la responsabilité de tous les Maliens et singulièrement les acteurs des nouveaux médias et les invite à inscrire leurs actions dans le cadre du respect et de la préservation de l’ordre public et de la cohésion sociale, en cette période charnière de l’histoire du pays.

Aboubacar TRAORE

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6 COMMENTAIRES

  1. Fanga , je prends la peine de te répondre comme toi même tu prends la liberté de me commenter
    Et tu n’es rien ni personne pour me donner des leçons ” juriste de foire” !!!!
    Que cela te plaise ou non, je continuerai à m’exprimer sur ce site….. saches le

  2. Je n’ai jamais compris précisément sur quel fondement ce “Pôle national de lutte contre la cybercriminalité” arrête des simples citoyens qui ont exercé leur droit fondamental à la liberté d’opinion et d’expression à travers notamment la publication de vidéo publiées sur les réseaux sociaux.

    A supposé, qu’un Malien, dans le cadre des débats publics sur des questions d’intérêt général, dépasse dans une vidéo publiée en ligne l’une des limites à la liberté d’expression, je ne crois pas que cela est de nature à justifier la mobilisation des maigres ressources judiciaires de l’État malien dans ces affaires futiles liées à ce qu’a dit dans une vidéo telle ou telle personne.

    Il faut diriger les moyens matériels et humains de la justice malienne, moyens qui sont parmi les plus faibles du monde, vers des secteurs prioritaires comme le terrorisme et la guerre dans le pays, la grande criminalité financière, les litiges fonciers et tous les autres litiges économiques pour donner des décisions de justice qui débloqueront les activités au Mali et libéreront les énergies des Maliens.

    Ceci dit, bon retour à Abdoul Niang dont la place n’était vraiment pas en prison !

    Libération aussi d’autres personnes, comme Adama Diarra et ses camarades de Yerewolo, qui pouvaient être sanctionnés dans le cadre des limites à la liberté d’expression, mais sanctionnés politiquement et socialement, mais à mon avis pas pénalement comme ils l’ont été.

    Il y a à mon avis trop d’abus dans les décisions judiciaires en ce moment à travers les arrestations dans le cadre du traitement des limites à liberté d’expression. Ce sont des affaires polémiques et médiatiques qui n’apportent rien au développement du Mali. Ce n’est pas bon pour la cohésion et la paix sociales de mobiliser trop la justice du Mali sur ce type d’affaires qui peuvent être régulées autrement que par la voie de la pénalisation.

    • Enfin des propos sensés …… et le vieux sénile qui refuse de croire que l’on peut être emprisonner pour un délit d’opinion au Mali

      • L’approbation du contenu de mes commentaires est pour moi une insulte, lorsqu’elle émane des trolls français dont tu fais partie ou de toute autre personne dont l’activité consiste à dénigrer le Mali et ses autorités publiques de transition.

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