Le renouveau de la justice malienne : Un lourd fardeau désormais porté par Idrissa Hamidou Touré

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Pour de nombreux Maliens, son courage voire son audace incarne le renouveau de la justice malienne. Et, en fin 2021, il a encore fait honneur au pays par sa présence parmi les «Les Game changers» du continent de l’hebdomadaire Jeune Afrique (J.A N°3107/Décembre 2021). Le procureur Idrissa Hamidou Touré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fait naturellement des jaloux parmi les acteurs de cette justice et suscite surtout l’animosité de ceux qui ont tout à perdre dans sa réhabilitation.

 

«Les régimes viennent et passent, les juges restent : nous appartenons à un pouvoir permanent et nous n’avons pas à vendre notre âme aux passants» ! Telle est la conviction qui est visiblement la charpente du combat que mène désormais Idrissa Hamidou Touré pour réhabiliter la justice malienne, la réconcilier avec les justiciables en redorant son blason.

Procureur du parquet du tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako depuis octobre 2020, ce magistrat formé entre la faculté de droit de Bamako, Limoges en France et Saint-Louis au Sénégal défraie la chronique judiciaire ces derniers temps parce qu’il s’illustre comme un «empêcheur de tourner en rond pour les fauteurs de troubles». Ceux qui enfreints la loi sont traqués jusque sur les réseaux sociaux pour être rappelés à l’ordre.

La sulfureuse Diaba Sora surnommée la «Kim Kardashian malienne», Issa Kaou Djim (ex 4e vice-président du Conseil national de transition-CNT), le très populaire Wizy Wozo (Modibo Koné), le chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath… et depuis quelques jours des membres du Mouvement Yerewolo Ton figurent à son «tableau de chasse». Et la liste est loin d’être exhaustive. Dans un pays où la justice était jusque-là rendue à la tête du client (en fonction de son statut social, de sa fortune ou de ses relations), le procureur Idrissa Hamidou Touré est en train de donner un sens au célèbre adage qui dit que «nul n’est censé ignorer la loi» ou que «personne n’est au-dessus de la loi».  Sans pour le moment céder à l’acharnement, personne n’est à l’abri du rappel à l’ordre du «Procureur Touré».

L’homme concilie pourtant sa fonction avec une certaine pédagogie. C’est ainsi qu’ayant appris que l’un de ses jeunes inculpés étaient en terminal, il lui a laissé l’opportunité de passer le Bac qu’il a d’ailleurs obtenu avant de se retrouver à nouveau devant le procureur pour mauvais comportement alors qu’il était en sursis. «Notre rôle n’est pas de plaire, mais de déplaire, à la limite», a-t-il déclaré à nos confrères de J.A.

 

Me Mohamed Aly Bathily revient à la charge après avoir échoué à le neutraliser

Certes le courage voire l’audace de ce procureur hors du commun a ressuscité l’espoir d’une indispensable rédemption de l’appareil judiciaire malien. Mais, sa popularité n’est pas du goût de tous ses collègues. «Pour le commun des mortels c’est un héros, mais pour les juridictions il ne vaut rien. Il veut juste plaire aux autorités. C’est un chercheur de place», a déclaré un magistrat dans l’article de nos confrères de Jeune Afrique.

Et, il y a quelques semaines, Mohamed Aly Bathily a quand même eu le courage de démontrer toute sa haine pour ce jeune (39 ans) magistrat dont il a maladroitement tenté de briser la carrière en 2014 quand il était ministre de la Justice. Et cela dans une vidéo loin d’être convaincante. Et le buzz qu’il recherchait a sans doute tourné à l’auto-flagellation.

«Me Bathily peut reconnaître ou continuer sa fuite en avant en essayant de jeter la responsabilité de cet abus de pouvoir et cet échec à Me Malick Coulibaly, mais c’est pas vrai car les actes sont là», a d’ailleurs commenté par un journaliste chevronné en faisant la genèse de cet acharnement contre un magistrat qui se distinguait déjà par son respect du droit. «Ce sont des actes écrits et non des paroles qu’on peut contester. Soit Bathily oublie, soit il a des fuites de mémoire, sinon comment peut on nier des choses qu’on a signées de sa main ?», s’est-il interrogé.

Et de conclure, «la honte est morte dans ce pays. Ils font tout pour déstabiliser le Monsieur (Idrissa Hamidou Touré) maintenant car il fait du bon travail qui est apprécié par les gens et ça ne leurs plaît pas. C’est juste égoïste et honteux» ! Et pourtant, avant même d’être sous les feux des projecteurs, le Procureur Touré a laissé une bonne réputation partout où il a servi, notamment à Bougouni, Yélimané et Bafoulabé où il a reçu «les lettres de félicitations des chefs de villages et des élus locaux». Son souci a toujours été l’équilibre de la balance de la justice. Comme il aime à le répéter à qui il veut l’entendre, «autant je répugne l’abus de pouvoir, autant je répugne le désordre et l’impunité».

Ses partisans disent à qui veut l’entendre que leur idole n’est à la solde de personne et, «comme beaucoup de magistrats aujourd’hui», il fait un travail remarquable pour le bonheur de la justice malienne qui commence à refaire la fierté des Maliens. Populiste ou homme de conviction déterminé à secouer les cocotiers du délit, le jeune Idrissa Hamidou Touré est en tout cas en train de réussir à réconcilier les Maliens avec leur justice. Et ils sont nombreux aujourd’hui à souhaiter que son courage fasse tâche d’huile afin de redonner à notre appareil judiciaire ses lettres de noblesse !

Naby

 

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