L’ancien chef de la police islamique de Gao bientôt à la barre

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Il s’est fait un nom pendant l’occupation des régions Nord du Mali. L’homme avait semé la terreur dans la ville de Gao et environs jusqu’à son arrestation par les Services de Sécurité et de renseignements en décembre 2013 et il va maintenant devoir répondre de ses actes. Aliou Mahamar Touré, car c’est de lui qu’il s’agit, ancien chef de la police islamique de la ville du Nord, sera jugé par la cour d’assises de Bamako. C’est ce qu’a décidé la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako. Aliou Mahamar Touré a officié pendant la période 2012-2013, sous l’occupation des groupes armés. Et l’annonce de son jugement, pour tous ceux qui l’ont côtoyé de près, est une très bonne nouvelle.

Pour les victimes, c’est une première victoire parce que le commissaire Aliou, comme on l’appelait, n’est pas n’importe qui. C’est l’homme qui a orchestré la torture et la répression dans la ville de Gao pendant toute la période où le nord du Mali était sous l’occupation des islamistes. A cette époque, la ville était sous le contrôle du MUJAO (Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest). Un mouvement qui imposait sa vision de la charia et harcelait les populations avec l’aide précisément du commissaire Aliou. L’homme qui s’est imposé par la violence, la torture, la barbarie sur les paisibles populations de Gao et environs.

Ancien vendeur de peau de bêtes et natif de la ville, Aliou Mahamar Touré aidait les islamistes à leur arrivée en ville et devenait très vite un de leurs représentants les plus zélés. Comme un chef djihadiste, l’homme se déplaçait avec une escorte de plusieurs hommes, il était armé, portait des grenades en bandoulière et un fouet qu’il utilisait sans réserve pour battre les habitants. En particulier, les femmes accusées d’avoir des mœurs déviantes. Un jour, il a, lui-même, coupé la main d’un homme et a tiré sur un autre.

Les proches de ces deux victimes se sont d’ailleurs portées parties civiles avec quelques autres familles. Leur avocat s’est d’ailleurs réjoui du procès à venir cinq ans après les faits, tout comme la Fédération internationale des droits de l’homme. Ce sera le premier procès pour juger des crimes commis sous l’occupation islamiste, à se tenir au Mali rappelle la FIDH. Pour le moment, la date n’a pas été fixée.

Youssouf SANGARÉ

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