La justice malienne au garde-à-vous : Pouvoir de Transition ou de Séduction ?

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Le Mali est-il en passe de se doter d’une forte autorité politique, et ce, par une Justice active et implacable ? En tous cas, après le mandat d’arrêt émis contre le fils de l’ex fiston national, Karim Keita, et l’arrêt du tout puissant et intouchable chef de la Sécurité d’Etat, Moussa Diawara, les Maliens émettent le vœu pieux que ces actions d’éclats s’inscrivent dans une réelle dynamique positive et savamment établie ; et non juste de la poudre de perlimpinpin afin de soutirer la sympathie de la masse populaire.

La nouvelle aura vite fait le tour du pays, le jeudi 29 juillet 2021. Le Général Moussa Diawara, pièce maitresse du pouvoir d’IBK, a été arrêté et placé sous mandat de dépôt dans le cadre de l’enquête portant sur la disparition du journaliste Birama Touré, pour « complicités d’enlèvements, de séquestration ». Selon des informations recoupées par plusieurs médias, l’enquête aurait fait un grand bond en avant depuis le début du mois de Juillet. D’où le mandat d’arrêt international émis par Interpol à la demande des autorités judiciaires maliennes contre Karim Keita. Pour l’instant, il est extrêmement difficile de prédire le dénouement d’une affaire si tragique que l’on croyait boucler depuis assez longtemps. De ce fait, il n’est pas exclu que d’autres suspects soient entendus dans le cadre de l’enquête, parmi eux peut-être encore, des personnalités de premier rang.

Vent de panique et d’effroi dans les rangs des criminels au col blanc

Les nombreux délinquants financiers de haut niveau qui ont longtemps tapis dans l’ombre du pouvoir et des failles du système ne se sentiraient plus protégés par leur immunité dorée. Car si la Justice arrive bien à arrêter le Directeur des renseignements en personne, et le fils de l’ex président de la République, chose jamais vu dans le pays, elle est bien capable de les ramener dans son escarcelle, et de leur priver de liberté. Même si l’on peut affirmer que le timing pourrait leur accorder un léger sursis. Car huit mois semble un délai assez peu suffisant pour inquiéter le plus grand nombre de cambrioleurs bureaucrates. Mais ce serait un très bon début dans l’assainissement du pays et de la lutte contre la corruption surtout si les autorités légitimes qui seront installées par la suite continuent le travail préalablement accompli.

Cependant, il est fortement craint par les Maliens que ces actions, certes salutaires, ne soient réellement qu’une énième manœuvre de la part de l’élite gouvernante du pays afin d’endormir la population et de détourner son attention d’autres priorités ardentes du moment. Le dénouement de l’enquête sur la disparition de Birama Touré nous servira de réponse.

Ahmed M. Thiam

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