Dans un entretien à bâtons rompus qu’il a bien voulu nous accorder, le substitut du Procureur de la commune II, Koké Coulibaly, s’est démarqué du mouvement de grève aujourd’hui en cours au sein de la magistrature. Il déclare que sa position n’a pas changé d’un iota depuis le déclenchement de ce mouvement de grève, il y a trois mois.
Depuis le début, j’étais contre cette grève que je trouve insensée. Pour la simple raison qu’au terme de la grève de l’année dernière, soit en 2017, grâce aux efforts faits par le gouvernement, tous les magistrats, sans exception, ont eu chacun au moins une augmentation de 200 000 Fcfa sur leur salaire. Certains ont même eu plus de 300 000 Fcfa. Toute chose qui représente le salaire de certains cadres dans notre pays. Déjà avec cette augmentation, je peux affirmer que ce que IBK a fait pour la magistrature aucun autre régime ne l’a fait” affirme Koké Coulibaly, le substitut du Procureur de la commune II de Bamako. Puis il précise : “Voire que moins d’un an après ces acquis, cette même corporation fasse un autre mouvement jusqu’à refuser de rendre la justice, c’est cette attitude que je n’arrive pas à comprendre. Car ce que les meneurs de cette grève ne savent pas ou font semblant d’ignorer, ce n’est pas l’Etat qui fait les frais de cette cessation de travail, mais plutôt le peuple, au nom duquel la justice est rendue”.
C’est pour toutes ces raisons, a-t-il poursuivi, qu’il va reprendre le travail au tribunal de la commune II de Bamako, dès le lundi 22 octobre. Il a par la même occasion approuvé la réquisition décrétée par le Premier ministre et la juge légale.
Levée de la suspension des salaires
Il faut rappeler que face au refus des magistrats de regagner les différentes juridictions, le ministère des Finances, à travers un arrêté, avait ordonné la suspension des salaires des magistrats grévistes. Cette mesure était entrée en vigueur à la fin du mois dernier et a frappé toute la corporation, sans exception. Aux dernières nouvelles, il nous revient que le Premier ministre a ordonné la levée de cette suspension et les grévistes auront enfin leur salaire.
Kassoum THERA