Enfoncée par ses ennemis et abandonnée par ses amis, l’ancienne ministre de l’Économie et des Finances du gouvernement d’IBK, Mme Bouaré Fily Sisoko, semble voir son sort scellé.
Après avoir refusé de payer une caution de 500 millions FCFA pour bénéficier d’une liberté, l’ancienne ministre de l’autel des finances sous le président feu IBK, sait désormais que son procès s’ouvrira, inéluctablement, dans les jours à venir. Un procès qui, s’il se tiendra, fera date dans l’histoire du pays. Un procès où l’ex-ministre de l’Économie et des Finances ne bénéficiera d’une présomption d’innocence.
Mme Bouaré Fily Sissoko, fait désormais face à son propre destin. Un destin dont elle semble la première douter tant les charges retenues contre elle, sont graves alors qu’elle n’a jamais su ménager sa monture, ni ses relations personnelles pour assurer ses arrières.
“Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge !” (Voltaire)
L’ancienne ministre, Mme Bouaré Fily Sissoko, a finalement bien réussi son passage au département des Finances en focalisant sur elle pratiquement tous les décaissements de l’achat de l’avion présidentiel et des matériels militaires. Une affaire qui, de rebondissement en rebondissement, tient en haleine l’opinion publique et met à nue la nature des relations humaines et leur relativité.
Mme Bouaré Fily Sissoko savait, sans doute, qu’une partie de la nomenklatura politico-financière ne lui ferait pas de cadeau mais ne pouvait imaginer que les premiers coups de poignards viendraient de ses propres «amis ». C’est là, la plus grande erreur de l’ancienne ministre des Finances. Celle de croire que l’amitié était durable en politique. Le rapport définitif du Bureau du Vérificateur Général en 2014 et de la Cour Suprême, quels que soient leurs mobiles furent sans doute la plus grande manifestation de désaveu de l’ancienne ministre des Finances et de la rupture irrémédiable avec celui qu’il pensait lui servir de «mentor».
L’ex-ministre des Finances avait-elle laissé d’autre choix aux autorités de la transition que la clouer au pilori ? Il faut bien reconnaître que Mme Bouaré a vite fait, contre toute attente, d’inaugurer une inimitié envers le régime de transition, refusant, à tout bout de champ, de payer pour une liberté conditionnée à une caution de 500 millions FCFA. Mme Bouaré met en avant « le retour en arrière ».
Faut-il croire aussi que l’ancienne ministre des Finances soupçonnait la transition de lui tendre un traquenard pour l’isoler politiquement ? Visiblement, en tout cas, l’ancienne ministre avait mal négocié ce virage. Et moins d’une année seulement après l’arrivée d’Assimi, et la polémique sur la possibilité de confondre l’ancienne ministre des Finances judiciairement, la Justice avait le feu vert pour ouvrir le dossier du marché de l’avion présidentiel et des équipements militaires sous IBK.
Les conclusions des investigations, une véritable épée de Damoclès suspendue sur la tête de l’ex-ministre de l’Économie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, rendues publiques, sont accablantes pour elles et d’autres anciens ministres citées dans cette investigation préliminaire.
L’ancienne ministre des Finances incriminée
Les choses se sont vite précipitées pour l’ancienne ministre des Finances. Elles se sont d’ailleurs profondément dégradées. Rejetant sans cesse les conclusions de la justice, Mme Bouaré Fily Sissoko croupi néanmoins en prison pour femme de Bollé.
Les dossiers de l’achat de l’avion présidentiel et du marché des matériels militaires ouvrent une nouvelle ère soupçonnée de moralisation de la vie publique. Mme Bouaré Fily Sissoko et d’autres anciens ministres sont mis en examen pour corruption. En plus de l’ancienne ministre des Finances, l’ancien ministre de la Communication, Mahamadou Camara est en prison. Et quant au troisième larron, l’ex Pm, Soumeylou Boubèye Maïga, il est mort en détention.
Une affaire qui déchaîne les passions
L’ancienne ministre des Finances est déjà placée sur la potence ! Emprisonnée, elle déplore sa mise en liberté qui est conditionnée à une caution de 500 millions de francs CFA.
Le feuilleton politico-judiciaire de l’ancienne ministre des Finances augure d’un proche avenir difficile, incertain voire sombre pour elle. Sa témérité et son incapacité à comprimer son sentiment d’avoir été « trahi» par ses plus proches amis sont, parmi d’autres facteurs, des vecteurs de cristallisation d’une animosité désormais partagée.
Sa mise en liberté conditionné à une caution de 500 millions de nos francs s’inscrirait dans cette logique de « harcèlement », réaffirme encore l’ancienne ministre des Finances.
Entre les avis qui qualifient la mise en examen de l’ancienne ministre des Finances de «stigmatisation » et ceux qui rappellent que personne n’est au-dessus des lois, tanguent des passions déchaînées et nourries au sein de l’opinion par le soutien aux thèses en présence en attendant l’ouverture du procès…à huis clos !
Jean Pierre James