La justice malienne : La grande malade !

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Me Mamadou Konaté, ministre de la Justice

« Aujourd’hui au Mali, dans les coulisses de la justice, la justice n’existe qu’en mot. Et si par hasard, elle existe, il faut la chercher en d’autres lieux qui ne soient pas les tribunaux. Là-bas la raison du plus puissant est toujours la meilleure. Nous sommes tous des insensés tant qu’on croit que la justice existe. Si elle existe, pour la trouver, il faut sonder dans les gosiers, les tripes jusqu’aux fions et bas-fonds des justiciers d’ici, car ils la cachent, si bien, qu’on ne la retrouvera jamais : même au microscope et caméra infrarouge. La perfidie des juges et tout ce qui se rapporte à ce métier de la balance sociale, qui penche toujours du côté du pécule, n’est plus à démontrer et non plus étonnante. Elle s’incarne dans leurs multiples facettes : justiciers déviants, procès à la fanfaronnade, tout concourt à la justice du ventre et du sexe. Ils sont pacsés avec le magot de la plus mauvaise odeur, ensuite, au verdict ils nous racontent des ragots qu’on doit gober sans sourciller. Tous les ingrédients sont réunis au prétoire pour camoufler la vérité du pauvre », soutient un internaute réagissant à la grève illimité des magistrats.
Pour un autre, le Mali est malade, sa justice est pire. Elle est même agonisante. Ça ne va pas au Mali, parce que la justice ne fonctionne pas du tout et il n’y a aucune volonté des justiciers pour changer cette situation. Selon lui, la démocratie ne fonctionne que si la justice joue bien son rôle et le contraire, nous conduit à des situations qui peuvent dégénérer à tout moment. « Au Mali, nous tendons vers ce cas, personnes ne veut avoir affaire avec la justice parce qu’on ne la fait plus confiance. Elle qui est censée appliquer la loi ou la faire respecter, ne fait que la modifié selon les situations », a-t-il déploré.
Par rapport à la grève des magistrats, ils ne doivent pas se limiter à faire une comparaison entre leur situation et celle de leurs confrères de la sous-région, mais ils doivent faire une comparaison entre leur rentabilité et celle des magistrats de ces pays qu’ils trouvent moins nantis que le Mali. « Nous voulons une justice qui arrive à amener les citoyens à respecter les limites, les lois, qui amène les pauvres à ne pas craindre les riches, les autorités à ne pas abuser du pouvoir que le peuple les confie », a-t-il souhaité.
On peut se poser une série de questions : l’amélioration des conditions de travail et de vie des magistrats tant revendiquée par les différents syndicats de magistrats aura-t-elle un effet qualitatif sur le rendement de nos tribunaux ? Mettra-t-elle les juges à l’abri de la corruption ? Permettra-t-elle aux citoyens d’avoir confiance en la justice, une confiance bafouée depuis belle lurette ? Le débat est ouvert.
O.S, stagiaire

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