La guerre de tranchées continue entre les autorités judiciaires notamment le ministre de la Justice et les magistrats « rebelles » de Bamako. Après le magistrat Cheick Mohamed Chérif Koné, c’est au tour de Dramane Diarra de répondre, ce vendredi 5 mai, à une convocation du procureur du tribunal de Kati.
« Opposition à l’autorité légitime ». C’est le principal grief formulé par le ministre de la Justice, Mahmoud Kassogué, contre les deux magistrats. Pour avoir pris part aux activités d’un mouvement dénommé « Appel du 20 février » contre la révision constitutionnelle, des magistrats avaient été convoqués à l’Inspection des services judiciaires. Avec des arguments, le magistrat Dramane Diarra avait refusé de répondre à cette première convocation. « La mission légale de ce service n’est pas de convoquer des magistrats », avait-il dit. Et de préciser : sa mission est de s’assurer du bon fonctionnement des structures judiciaires.
Pour le ministre de la Justice qui avait initié cette action administrative, le refus de répondre à cette convocation est une « opposition à l’autorité légitime ». Des actions judiciaires sont donc engagées contre le procureur Dramane Diarra, mais aussi contre Cheick Mohamed Chérif Koné. L’ancien Avocat général de la Cour Suprême est le principal soutien et allié du mouvement « Appel du 20 février » du Procureur Diarra.
« Le ministre de la justice s’est senti ridiculisé par nos réactions à ses traitements discriminatoires et cavaliers entre les syndicats de magistrats », a indiqué Cheick Mohamed Chérif Koné après avoir été attendu par le procureur de la commune V. Selon le magistrat convoqué, les choses se sont très bien passées dans la courtoisie, le respect strict de la légalité et des règles de procédure. « Le ministre n’a trouvé autre moyen de règlement de comptes que de s’abriter derrière des procédures initiées à la légère qu’il sait d’avance, vouées à l’échec », a dénoncé Chérif Koné.
Mamadou TOGOLA