Jugement du général Sanogo et coaccusés : Un procès à l’issue notoire

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2012 est l’année qui a vu se dessiner le cercle infernal et vicieux dans lequel est actuellement plongé le Mali, occasionné par un coup d’état saugrenu perpétré par un groupe de militaires sous le couvert d’un Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) ayant à sa tête le capitaine Amadou Haya Sanogo.

Ce coup d’état a été émaillé d’une série d’affaires aussi macabres les unes que les autres. La plus lugubre fut sans conteste la froide exécution de 21 bérets rouges, inébranlables fidèles au président déchu Amadou Toumani Toure, qui avaient tenté sans succès de renverser les putschistes. Ces assassinats sont attribués au Capitaine Sanogo et beaucoup d’éléments semblent conforter les accusations dont il est l’objet dans le dossier, dont l’exhumation en 2013 du charnier de ces 21 bérets rouges qui a suscité colère et indignation au sein de la population.

Depuis 2013 beaucoup d’eaux ont coulées sous le pont. En novembre 2016, le cercle de Selingué avait eu l’immense privilège d’abriter ce qui allait être le plus long procès de l’histoire du pays. La frilosité des plus hautes autorités et la complexité de l’affaire de l’assassinat des 21 bérets rouges avec comme accusés principaux le désormais général Amadou Haya Sanogo et ses 12 acolytes n’ont jamais laissé la justice malienne conduire à bon port cette affaire.

Ce début d’année 2021 semble à tout point de vue le moment propice pour trouver une issue à ce procès politique, quoiqu’entre temps est intervenue en 2018 d’une loi dite d’entente nationale pour la restauration de la paix et d’une réconciliation définitive. Cette loi d’entente nationale prévoit l’exonération des poursuites pénales des personnes coupables de délits et crimes dans le cadre des évènements de la crise de 2012. Une aubaine pour les avocats de la défense avec à leur tête le chevronné maître Cheick Oumar Konaré, qui useront certainement de ce texte pour avoir gain de cause. Le feu parait donc au vert pour Sanogo si on considère le fait qu’en vertu de la loi d’entente nationale, l’association des parents et épouses des militaires bérets rouges assassinés (APEMBRA) voit depuis 2020 sa colère s’estomper à travers l’octroi des logements sociaux et des indemnisations de tout genre.

L’épilogue de ce procès de longue haleine semble être connu d’avance à moins d’un séisme, encore faudrait-il qu’il ait lieu. Une autre péripétie, si ce n’est une autre manœuvre malicieuse et perfide des autorités actuelles pour se faire la part belle, s’est invitée à la fête notamment : la mutation des magistrats !

Une décision aussi saugrenue que le coup d’État de 2012, vient repousser ce procès à l’issue notoire qui devait se tenir ce 25 février 2021 à la date du 11 mars 2021.

Affaire à suivre…

Ousmane T Diakité, Stagiaire

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