Trois mois après leur première grève de 72 heures, les magistrats maliens observent une grève depuis lundi 09 janvier 2017 jusqu’au 17 janvier. Avant la grève, le comité directeur du Syndicat Autonome de la Magistrature a tenu une réunion d’information à son siège à Banankabougou, pour informer l’opinion nationale et internationale de l’échec des négociations avec le gouvernement du Mali, suite à son préavis de grève du 23 décembre 2016. Le Comité directeur du SAM a alors invité l’ensemble des magistrats à observer le mot d’ordre de grève, maintenu dans toute sa teneur.
«Le comité directeur confirme que ladite grève sera générale sur l’ensemble du territoire national sur la période de sept jours ouvrables, allant du 09 Janvier au 17 Janvier 2017 inclus. Se réserve le droit d’introduire une Résolution contre l’Etat du Mali pour violation des éléments essentiels du principe de l’Indépendance du Pouvoir Judiciaire et pour non respect des engagements internationaux relatifs aux normes minimales internationales sur l’Institution Judiciaire et sur le traitement des Magistrats», nous a confié Cheick Mohamed Chérif Koné, président du SAM, après la réunion du dimanche 08 janvier 2017.
Il a appelé tous les magistrats à la responsabilité, à la solidarité et à la vigilance. «Le comité directeur sait compter sur l’engagement et la forte mobilisation de tous les magistrats pour assurer le succès de ses revendications dont la légitimité a été unanimement reconnue. Remercie et exprime toute sa reconnaissance aux conciliateurs pour les efforts appréciables en vue d’un rapprochement des points de vue».
En effet, le premier jour de la grève a été une réussite totale. Aucun tribunal du pays n’a travaillé, le SAM et le SYLIMA ayant observé en même temps cette grève de 7 jours. Dans les tribunaux, à part quelques greffiers, il n’y avait l’ombre d’aucun magistrat. Au niveau de la cour d’appel de Bamako, excepté le procureur, tous les autres magistrats étaient restés à la maison. En communes V, IV et VI, les portes des tribunaux étaient fermées.
Le point de la journée dans les régions est encore satisfaisant puisque toutes les juridictions y étaient fermées. Les magistrats, à la veille de cette grève, ont par ailleurs été invités à échanger avec le Premier ministre. Croyant être conviés par le Premier ministre, les responsables des deux syndicats de magistrats (SAM et SYLIMA) ont été reçus par son directeur de cabinet, un certain Magassouba, magistrat de son état. C’est ce dernier qui les a invités à la primature sans en aviser le Premier ministre.
Sur le plan international, Christophe REGNARD, président de l’Union Internationale des Magistrats (UIM), a apporté son soutien aux magistrats maliens dans une note adressée aux grévistes. «Merci chers collègues pour ces informations. Pouvez-vous me dire plus précisément ce qui pose problèmes dans les dernières réformes au Mali ? N’hésitez pas à nous aviser des suites de ce mouvement et de vos éventuels besoins d’un soutien de l’UIM. Cordialement».
Pour rappel, en lien les revendications des magistrats, la loi sur la Cour Suprême, promulguée aussitôt après son adoption pour être d’application immédiate, est en souffrance du fait du gouvernement, pour faute de textes d’application ; les directives et instructions du Président de la République, concernant l’alignement des magistrats de la Cour Suprême sur les membres des institutions comparables d’une part, et d’autre part pour apporter des correctifs au décret N°0837/P-RM du 10 novembre 2014 fixant les Taux de Certaines Primes et Indemnités Allouées aux Fonctionnaires et Agents de l’Etat, en vue de la prise en compte des acteurs de la justice, sont toutes restées sans effet pour cause d’une fin de non recevoir opposée par le gouvernement.
Les membres de la Cour d’Assises de Bamako en transport à Sikasso se sont vu refuser le bénéfice du décret N°0001/P-RM du 15 janvier 2016, fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission. Pendant que le SAM reste toujours écarté du CESC en dépit d’une décision de justice définitive et exécutoire.
Face à cet état de fait, le SAM a fait recours aux moyens légaux qui lui sont reconnus, à savoir le droit à la protestation et le droit de grève. Par la présente action et celles qui pourraient suivre, le Syndicat Autonome de la Magistrature entend, d’une part dénoncer les dérives du gouvernement, et d’autre part exiger de celui-ci le respect de ses engagements et des décisions de justice. En cas de non satisfaction, le Syndicat dit «se réserver le droit de reprendre son mouvement de protestation ultérieurement pour une durée illimitée».
Kassim TRAORE
REQUIEM POUR JUGES
Nous sommes tous des insensés tant qu’on croit que la justice existe. Si elle existe, pour la trouver, il faut sonder dans les gosiers, les tripes jusqu’aux fions et bas fonds des justiciers (d’ici), car ils la cachent, si bien, qu’on ne la retrouvera jamais : même au microscope et caméra infrarouge. La perfidie des juges et tout ce qui se rapporte à ce métier de la balance sociale, qui penche toujours du côté du pécule, n’est plus à démontrer et non plus étonnante. Elle s’incarne dans leurs multiples facettes : justiciers déviants, procès à la fanfaronnade, tout concourt à la justice du ventre et du sexe. Ils sont pacsés avec le magot de la plus mauvaise odeur, ensuite, au verdict ils nous racontent des ragots qu’on doit gober sans sourciller. Tous les ingrédients sont réunis au prétoire pour dépourvoir, de sa vérité, le pauvre, le désemparer au profit du bon payeur. C’est ça la justice de nos jours ici. Les bénéfices du travail du pauvre sont trafiqués malhonnêtement pour gaver les justiciers et leurs auxiliaires. L’Indigent n’a plus que ces yeux pour pleurer et sa voix pour implorer Dieu, s’il existe même. La vie du pauvre n’est plus qu’un torrent de larmes dans lequel se baignent victorieusement, mais imbécilement aussi, des juges sybarites indécents. Le désargenté est suspendu au gibet du justicier comme le gigot d’un boucher à son crochet.
A suivre…(Pauvres connards de BB gâtés de la République).
Comments are closed.