Grève illimitée des magistrats : La lutte se termine en ‘’guerre de tranchées’’

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Les magistrats lors de la conférence de presse

Le président du Comité directeur du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), Cheick Mohamed Chérif Koné, a annoncé vendredi soir la suspension du mot d’ordre de grève illimitée des magistrats, appelés à reprendre le travail ce lundi 6 février. Au même moment d’autres membres du même syndicat contestent la mesure de suspension du mot de grève et accusent le premier responsable du SAM, d’avoir trahi la cause de leur lutte. Et le deuxième syndicat de la magistrature, le SYLIMA (Syndicat Libre de la Magistrature) est quant à lui favorable à la poursuite de la grève. Une situation qui finira par ternir l’image de la magistrature de notre pays.

C’est désormais, la brouille entre le président du comité directeur du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), Cheick Mohamed Chérif Koné et sa base, c’est-à-dire les militants du syndicat dont-il est le premier responsable. Pour cause, au terme des négociations engagées ces derniers jours, le président du comité directeur du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), Cheick Mohamed Chérif Koné a annoncé sur les antennes de la télévision nationale, ORTM,  dans la soirée du vendredi 3 février la suspension du mot d’ordre de grève illimitée, décrété de commun accord avec le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA).  Ordonnant la reprise du travail dans les cours et tribunaux sur l’ensemble du territoire national, à compter de ce lundi 6 février.

Mais cette annonce du président du SAM, Cheick Mohamed Chérif Koné semble mal sonnée près de sa base.

Qui estime que le communiqué en question ne porte que sa seule signature, alors que la grève illimitée engage outre le SAM, le second syndicat de la magistrature, à savoir, le SYLIMA (Syndicat Libre de la Magistrature).

D’ailleurs dans la matinée du  vendredi 3 février, avant la lecture du communiqué annonçant la suspension du mot d’ordre de grève illimitée, les autres membres du bureau des deux syndicats de la magistrature (SAM et SYLIMA) ont convoqué une assemblée générale pour informer leurs militants de la démarche à suivre. Et au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée le même jour dans l’après-midi, au siège du SAM, ils ont annoncé qu’à l’issue de l’assemblée générale tenue dans la  matinée, il a été décidé de poursuivre la grève. La conférence de presse a été animée par les magistrats : Mahamadou Yattara et Awa Keïta du SAM et Mohamed Almou Maïga et Mohamedine Ag Haoussa du SYLIMA.

Le Président du SAM sur la sellette !

Absent à l’assemblée générale et à la conférence de presse, certains magistrats, n’ont pas manqué d’accuser le président du comité directeur du SAM, Cheick Mohamed Chérif Koné, de trahir leur cause. Car selon eux, la majorité des 570 magistrats que compte le Mali, est favorable à la poursuite de la grève illimitée, contrairement à la décision prise en solo par le président du SAM. Et pour cause, selon les conférenciers le dialogue  a certes été amorcé, mais rien n’a encore bougé au stade actuel.

Expliquant les motifs de la grève illimitée, le magistrat, Mohamed Yattara du SAM, rappelle que de 59 points de revendication au départ, ils ont fait des concessions pour se retrouver au bout du rouleau avec six (6) points de revendication. Que sont entre autres : la revalorisation de la grille salariale avec des indemnités de logement et la prime de mouture (qui comprend le carburant, les frais de communication et le moyen de transport). A cet effet, il a précisé que les magistrats n’ont droit ni à un véhicule de service, ni au carburant, ni à la prime de communication, contrairement à d’autres fonctionnaires de l’Etat. Selon lui, de 1992 à nos jours les magistrats n’ont eu droit qu’à 50 000FCFA comme prime de logement. Alors que dit-il, d’après les textes, le magistrat a droit, à un logement d’astreinte, c’est-à-dire construit par l’Etat.

Le long chapelet des points non satisfaits !

Mais outre les aspects financiers, selon le conférencier, Mohamed Yattara, il y a des revendications d’ordre technique. Tels que : accorder aux membres de la Cour Suprême un traitement égal à celui réservé aux membres d’autres institutions de la République. « Une loi a déjà été votée dans ce sens, mais le décret d’application n’a pas encore vu le jour, cette mesure fait partie de nos revendications » a-t-il précisé. Avant de poursuivre en ajoutant qu’en 2014 l’Etat a accordé à des fonctionnaires de l’Etat des primes de domesticité, d’eau et d’électricité, en excluant les magistrats. Toute chose qui selon lui est contraire aux textes régissant la magistrature qui stipulent que « tous les avantages accordés aux autres fonctionnaires de l’Etat sont des avantages qui sont de droit pour le corps de la magistrature, malgré le statut particulier ».

Comme autres points de revendication, le conférencier  Mohamed Yattara, a cité l’installation des chefs de parquet et de juridiction à travers une cérémonie officielle, et l’élaboration d’un plan de carrière pour les magistrats, l’octroi d’un siège au Conseil Economique Social et Culturel aux magistrats.

Contrairement à ce qui se raconte dans certains médias, selon lui, l’incidence financière des revendications, est estimée à 33 milliards FCFA.

Se référant aux textes de l’UEMOA, Mohamed Yattara, a précisé que seulement 0,52% du budget est consacré au secteur de la justice au Mali contrairement aux 30% prévus par les textes de l’UEMOA.

C’est à partir de ce lundi, que nous saurons si la suspension du mot d’ordre de grève illimitée instruit par le président du comité directeur du SAM, Cheick Mohamed Chérif Koné, sera suivie ou pas par les magistrats. Dont certains sont prêts à lutter jusqu’au bout.

Le moins qu’on puisse dire, est que dans un pays où le social prime sur tout, le Syndicat des magistrats à force d’avoir été statique sur son mot de grève illimitée, a fini par susciter de la fissure au sein de son corps. Aujourd’hui, il paye le prix de son extrémisme contre l’Etat, en attendant de colmater les brèches ouvertes.

Affaire à suivre…

Abel Sangaré

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1 commentaire

  1. DANS CE PAYS ON A PAS BESOIN D’EXTREMISME ET DE RADICALISME DE CE GENRE SURTOUT DE LA PART DES MAGISTRATS.

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