« La Grève illimitée continue jusqu’ à nouvel ordre » dixit les syndicats de la magistrature

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Les magistrats lors de la conférence de presse

La grève illimitée des magistrats du Mali se poursuit jusqu’ à nouvel ordre. Et il s’agit d’une grève ‘juste et justifiée’ selon les deux syndicats de la magistrature du Mali.

Le syndicat autonome de la magistrature (SAM)  et le syndicat libre de la magistrature (Sylma ) ne se reconnaissent nullement dans le communiqué lu par le juge Mohamed Chérif Koné du SAM dans la soirée du 3 février dernier  sur les antennes de la chaîne nationale, une  déclaration donnant suspension à  la grève illimitée enclenchée par les  magistrats. En effet,  cette déclaration faite par M. Koné, venait  juste quelques heures après la conférence de presse organisée  le  même jour par les syndicats du Sylma et du CMA au siège du SAM sise à Faladié contiguë à la Cour d’appel de Bamako. L’objectif de cette rencontre avec la presse n’avait autre  but selon ses organisateurs que d’informer l’opinion nationale et leurs collègues sur leur décision ferme et commune de maintenir le mot d’ordre de la  grève  jusqu’ à obtention de satisfaction de leurs doléances. Et depuis la déclaration faite par  Mohamed Chérif Koné, les réactions des syndicalistes ne cessent de décupler : le Comité directeur du SAM à la suite d’une réunion extraordinaire le samedi 4 février, a démenti la décision lue par  Mohamed Chérif Koné. Et jusqu’ au moment où nous mettons en ligne cet article, seuls les propos tenus lors de la conférence de presse au siège du SAM, auraient une valeur reconnue par la grande majorité des magistrats. C’est-à-dire que les magistrats sont décidés à poursuivre la grève illimitée jusqu’ à satisfaction de leurs revendications. Comme énoncé lors de leur rencontre avec la presse, les syndicalistes réaffirment qu’ils sont ouverts au dialogue avec le gouvernement.

Mohamed Almoud Maïga, secrétaire aux affaires sociales du Sylma, Mouhamadou Yattara, secrétaire chargé  aux questions de la jeunesse du SAM et Mme Dembélé Awa Tidiane Kéïta, secrétaire adjointe aux relations extérieures du Sylma,  le trio qui avaient animé ladite  conférence, maintiennent que leur grève est ‘juste et justifiée’. Pour  reprendre leurs propos, les magistrats du Mali ne  vivent pas dans une  condition décente de travail.  A travers cette conférence de presse, les deux syndicats réunis désormais en bloc,  tenaient  à édifier le public  sur la justesse de leur revendication et faire taire certaines rumeurs les concernant comme quoi leur revendication salariale était juste une comparaison  avec le bulletin de paye de leurs homologues de la sous-région.  Selon les conférenciers, les textes de l’UEMOA  les décernent 3% du budget national alors qu’au Mali seulement 0, 52 %,  est  alloué au ministère de la justice  sur les 3%  approuvé par le gouvernement.

Pour  Mme Dembélé, c’est le gouvernement lui-même qui a poussé les magistrats à cette grève illimitée, symbole d’un cumul de frustrations et de prise de conscience face à la négligence de l’actuel Gouvernement. Les magistrats restent  sur leur position et la grève  illimitée continue jusqu’ à  nouvel ordre, probablement quand ils auraient un meilleur dialogue avec le gouvernement. En attendant tous les magistrats sont convié ce lundi 6 février 2017 à la Cours d’Appel (source notre confère Abdoulaye Koné du journal Procès verbal).Peut être que le premier magistrat de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, se saisira du dossier comme le souhaitent bon nombre de syndicalistes et qu’il pourra trouver un meilleur terrain.  Car encore une fois de plus c’est le citoyen lambda qui en paye le prix fort (dossiers judiciaires suspendus, prisonniers  pris en otage dans les maisons d’arrêts et les petits malfrats relâchés par les commissariats etc)

Khadydiatou SANOGO/Maliweb.net

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