Depuis plus d’un mois, les filles du Général Ismaïla Cissé, Faty dite Dèdè Poulo et Aminata Cissé et Sara Yara, sont incarcérées au Centre de détention de Bollé. Malgré les démarches et autres sollicitations, la demande de mise en liberté provisoire introduite par leurs avocats reste sans suite. Ce qui provoque le désarroi de leur famille. Alors en vue d’un dénouement heureux de cette affaire M. Cissé tout en affirmant sa confiance en la justice veut des éclaircissements dans le traitement de ce dossier qui défraie la chronique.
Les « sœurs Cissé » et une troisième codétenue Sara Yara, interpellées parce que soupçonnées par le Procureur de la Commune IV, de collaboration dans les publications de la page facebook, « Mali Jolies Dew », ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt pour « crime transfrontalier, terrorisme et blanchiment d’argent… ».
les proches des Sœurs Cissé sont perplexes suit à l’opposition faite par le procureur général de la Cour d’Appel de Bamako à l’ordre de libération provisoire émis par le pole spécialisé du tribunal de grande instance de la commune VI en faveur des Sœurs Cissé et leur codétenue Sara Yara le vendredi 1er juillet dernier .
Selon le général Cissé, Faty dite Dèdè Poulo et Aminata Cissé avaient bénéficié de la liberté provisoire, le vendredi 1er juillet 2022. Mais cette joie des familles fut de courte durée. En effet le procureur général près la cour d’appel de Bamako a fait appel de la décision de liberté accordée par le juge du tribunal spécialisé (Pôle anti-terroriste et de la lutte contre le blanchiment d’argent du tribunal de la Commune VI de Bamako) :« C’est l’indignation face à cette situation d’injustice. On ne présente aucune preuve. Tout le monde dit que le dossier est vide, alors pourquoi détenir des épouses et mères dont les enfants ont deux, quatre et huit ans ? C’est moi qui suis certainement visé, et non les enfants. Si c’est le cas, qu’on vienne me chercher, je suis là et je serai à l’aise d’aller en prison. En ce moment, on nous dira ce qui m’est reproché et on devra présenter les preuves des fautes pour lesquelles on me cherche. Je ne peux pas manquer de confiance en la justice de mon pays, mais je suis déçu par le comportement de certains acteurs », a déclaré le général Ismaëla Cissé
Pour sa part, Moussa Kondo, époux de Aminata Cissé, se dit excédé par cette détention prolongée (50 jours) de son épouse, en l’absence de preuve, « Une enquête de cybercriminalité n’est pas n’importe qu’elle affaire, il faut des preuves. Il y a eu des irrégularités dans la procédure. Elles (Faty et Aminata Cissé) devraient être en liberté provisoire. On attend avec impatience l’issue de cette affaire », a indiqué Moussa Konda, qui affirme s’être réservé de parler de ce dossier jusqu’à ce qu’une décision de justice soit rendue. Ce qui est le cas avec la liberté accordée à son épouse et ensuite remise en cause par l’appel du procureur général. Il a déploré l’opposition du Procureur général près la cour d’appel à la libération des sœurs Cissé, étant donné qu’il n’y a rien dans le dossier qui puisse dénier à son épouse de jouir de ses droits à la liberté, malgré la possibilité de poursuite de la procédure jusqu’à une décision finale.
Selon lui, le droit n’a pas été dit quand on s’oppose à la liberté de son épouse, la réalité des motifs de la détention des sœurs Cissé doit être recherchée ailleurs que ceux évoqués par la justice. Il a invité la justice à s’assumer.
Pour M. Kondo, une enquête de cybercriminalité n’est pas n’importe quelle enquête pénale car, selon lui, elle est basée sur des faits matériels et non sur des rapprochements. Il a aussi exprimé son étonnement de se voir refuser un moment l’accès à la prison pour femmes de Bollé. Pour quel motif ? Enfin, s’étonne-t-il de voir que certaines personnes impliquées dans la même affaire, ont bénéficié de la liberté, mais pas d’autres.
M S