L’objectif était de renforcer les capacités des acteurs judiciaires de la chaîne pénale, mais aussi de favoriser le dialogue et l’échange de bonnes pratiques entre les différents corps. Il s’agit des officiers de police judiciaire, des magistrats, des avocats, des huissiers et agents de l’administration pénitentiaire.
Au cours des débats, les uns et les autres ont évoqué les difficultés, les insuffisances, les lacunes au plan juridique qu’ils rencontrent au cours de leur profession et des cas de défense des droits humains.
François Roger, membre d’ASF-France, a rappelé que la semaine qui s’écoule a donné lieu pour ASF-France et Mali à diverses activités, dont deux jours de consultations en prison, pour déterminer s’il y avait des irrégularités en ce qui concerne la détention des gens.
« Nous avons trouvé quelques unes qui méritent d’être vérifiées et qui seront vérifiées par ASF-Mali. Aujourd’hui, nous avons fait des exercices qui permettront de déterminer dans quelles situations pour les différents acteurs de la chaine pénale il pourrait y avoir des difficultés d’application de la loi malienne et ce que disent les lois internationales».
Quant à Ibrahim A. Cissé de la direction nationale, promotion de l’enfant et famille, (participant) il a déclaré : « Cette session vient à point nommé. Car en fait, nous ne sommes pas des hommes de droit, mais aujourd’hui nous avons reçu des connaissances qui nous permettront désormais de mieux travailler ».
Pour l’un des formateurs, Issiaka Sanogo, ASF-Mali, la deuxième journée a été consacrée à des cas pratiques pour permettre aux acteurs de la chaine pénale de sensibiliser et se familiariser à la question. A travers les cas pratiques, ils se rendront compte à quelles situations ils pourront être confrontés, a-t-il précisé.
La dernière journée a été consacrée à une table ronde qui a eu pour objet d’échanger sur la pratique et les difficultés liées à l’esprit des textes. Cette table ronde a réuni les responsables des différents corps de la chaine pénale au Mali
A l’issue de cinq jours des travaux, les formateurs ont livré des recommandations. Il s’agit de tenter d’obtenir une modification favorable aux détenus et aux personnes vulnérables ; trouver les moyens pour la justice malienne ; humaniser la garde et sa durée qui ne devrait pas dépasser normalement 76 heures, alors que les locaux sont d’habitude sans hygiène ni nourriture ; assurer un meilleur contrôle de garde à vue ; améliorer le problème de sensibilisation des OPJ et le problème de formation ; prescrire la garde à vue dans les affaires civiles et trouver une solution et des orientations pour désengorger les prisons, notamment avec la médiation pénale.
Signalons que ces session ont débuté avec deux jours de consultations juridiques gratuites par les avocats maliens et français, en faveur des détenus des centres de détention de Bamako (MCA, Bollé femmes et mineurs).
A noter que ce projet de défense des droits humains a bénéficié du concours financier de l’Union Européenne, du barreau de Bordeaux et de la Fondation du barreau de Paris pour une durée de deux ans.
L Coulibaly