Dr Oumar Mariko au-delà des injures : Les ‘’pseudo-démocrates’’ emballés

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L’affaire « injures publiques », qui a vu le Dr Oumar Mariko être convoqué ce 6 décembre par le Camp I de la Gendarmerie nationale, a fait ombrage à d’autres aspects non moins importants de cet audio, qui a valu à l’homme politique malien (plusieurs fois candidat à la présidentielle) des heures de garde à vue, avant d’être mis à la disposition du parquet qui l’a déféré à la maison centrale d’arrêt de Bamako.

Alors que l’audio de Oumar Mariko répondait à un autre de Choguel Kokalla Maïga, il est a servi aussi d’afficher, s’il en était besoin, la position de l’ancien leader estudiantin, fondateur de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) en 1991, par rapport au mouvement dit démocratique, qui a contribué à renverser le pouvoir du Général Moussa Traoré, secrétaire Général du parti unique constitutionnel de l’époque. Cette position – pas nouvelle – qu’il réitère encore une fois avec force, est qu’il se démarque d’anciens compagnons du mouvement démocratique, qui ne peuvent plus cacher leur étiquette de « pseudo-démocrates », l’autre facette qu’ils ont cru pouvoir cacher au peuple.

L’audio du Dr Oumar Mariko, au-delà de son côté injurieux met directement aux prises, deux anciens leaders estudiantins, de deux régimes opposés jusqu’à l’antagonisme en 1991 : Choguel Maïga ancien secrétaire général de l’Union nationale des Jeunes du Mali (UNJM) et Oumar Mariko, ancien secrétaire général de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM). Entre temps, devenus chefs de partis politiques, Choguel est président du Mouvement patriotique pour le Renouveau (MPR), plusieurs fois ministre et actuellement Premier ministre, et Oumar Mariko, plusieurs fois député, président de Solidarité africaine pour la Démocratie et le l’Indépendance (SADI), Directeur général d’un Réseau de Radios associatives, influentes dans le pays. L’audio querellé est un vocal du patron de la Radio Kayira (ARLK) destiné à l’animateur principal, invité à organiser une série d’émissions, décortiquer cet autre audio de Choguel Maïga.

 Oumar Mariko renie les « pseudo-démocrates »

« Je ne m’associerai pas du tout à la gestion du soi-disant mouvement démocratique de 1991 à nos jours. Et je ne confonds pas les revendications démocratiques et populaires qui n’ont pas pu avoir le pouvoir, et la gestion des pseudo-démocrates, qui se sont infiltrés à la tête de l’Etat, qui ont été portés là par France Liberté, par la social-démocratie française et qui ont détruit le sens de la lutte de 1991 », assène l’ancien leader estudiantin, Dr Oumar Mariko, affichant sa « différence fondamentale avec ceux qui se réclament du pseudo-mouvement démocratique, qui n’ont été rien d’autres que des fossoyeurs de la lutte de notre peuple en 90-91 et même des années d’avant », poursuit Oumar Mariko. Selon lui, l’Adema et ses dérivés ont pris le pouvoir, et ont tué l’espoir, « ils ont mis le peuple en déroute et ont liquidé l’économie nationale réelle ». Eux (l’Adema et ses dérivés) et Choguel représentent « deux faces de la même médaille », indique l’ancien leader de l’AEEM qui a été partie prenante, et le bras armé de la coordination des associations et organisations du Mouvement démocratique en 1991.

… Interpellés et défiés

Pour Oumar Mariko, le peuple ne veut plus de cette médaille, « le peuple n’en veut pas, on veut la jeter ». Ce n’est pas tout, il se désolidarise des « pseudo-démocrates », et le dit à haute et intelligible voix : « Rien, aucune solidarité, je ne ferai avec les pseudo-démocrates, qui doivent d’abord faire leur autocritique. S’ils avaient fait leur autocritique on peut cheminer ensemble, mais ils n’ont fait aucune autocritique, ces gens ont détruit tout le tissu économique, ils se sont enrichis bougrement, et puis ils ont liquidé l’espoir. Eux et Choguel c’est deux facettes de la même médaille, et moi je dois rétablir la vérité historique ». Pour lui, cette vérité historique, c’est que Choguel dit des contrevérités, par rapport à l’AEEM « il a menti du début à la fin », avant de passer la balle dans le camp de ses anciens compagnons défiés. « Le reste là maintenant [concernant France Liberté, les actes du Mouvement démocratiques], aux autres de se justifier là-dessus», lance-t-il. « Les autres » sont attendus sur ce qu’ils vont dire. Que vont-ils dire ?

B Daou

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