Suite à un audit interne effectué en décembre 2017, la société Talla Télécom (partenaire d’Orange Mali), qui emploie plus de 145 travailleurs, a fait la découverte d’un manque à gagner de plus de 300 millions de F CFA dans ses caisses. Après une enquête à l’interne dont les conclusions ont fait peser de forts soupçons sur le responsable Orange monnaie du Réseau non structuré, Mohamed Diallo, la société décide de porter plainte au niveau du tribunal de Grande instance de la commune II. Mais, au moment où le juge chargé du dossier était proche de la vérité afin que le droit soit dit suite à l’arrestation de trois autres complices du cerveau du gruge, celui-ci s’est vu miraculeusement dessaisi de l’affaire au profit de la Cour d’Appel. Derrière ce dessaisissement du tribunal de la commune II, certains voient une volonté de libération des présumés coupables, la Cour d’Appel ayant accordé la liberté provisoire au coordinateur de Talla Télécom, Anounou Koné, en attendant celle des trois auteurs inculpés dont les demandes sont inscrites au rôle pour ce matin. Pour prendre l’opinion nationale à témoin dans cette affaire, l’auditeur interne de Talla Télécom, Moctar Sow, a rencontré la presse, le mercredi 21 mars 2018, au siège de la société à Niaréla.
La réhabilitation de la société Talla Télécom dans ses droits prendra du retard au détriment de ses 145 employés qui vivent désormais avec la peur quotidienne de se voir licenciés. Selon l’auditeur de la société, Moctar Sow, le juge de la commune II était proche de la manifestation de la vérité dans cette affaire qui retient le souffle de tous les employés de la société depuis décembre 2017. Mais, regrette-t-il, la Cour d’Appel en a décidé autrement en faisant table rase des efforts consentis par le tribunal de la commune II suite au dessaisissement de celui-ci. A quoi sert de laisser un tribunal ouvrir une instruction pour ensuite le dessaisir après qu’il ait fait de gros progrès pour la manifestation de la vérité ? C’est la question que les responsables de la société se posent depuis la mise à l’écart du juge de la commune II. Et au-delà des responsables de Tall Télécom, le conseiller juridique de la société, Me Djibril Guindo, contacté par nos soins, conteste, à son tour, le fondement de la décision de dessaisissement de la Cour d’Appel qu’il juge prise « sans raisons valables ». Et pour cause, explique l’auditeur de la société, les arguments reçus par la société pour motiver le dessaisissement du tribunal de la commune II, selon lesquels que le juge d’instruction dudit tribunal a des affinités avec les responsables de Talla Télécom, ne peuvent être prouvés. Mais, au finish, les juges d’Appel finissent par étaler leur intention initiale: la mise en liberté provisoire des 4 personnes inculpées par le tribunal de la commune II. A savoir : Anounou Koné, coordinateur de la société (déjà mis en liberté provisoire par la cour d’Appel), Bakary Coulibaly, responsable Service facturation, Soumaïla Tangara, comptable de Talla Télécom et Mohamed Diallo, responsable du Réseau non structuré Orange monnaie. Leurs demandes de mise en liberté provisoire feront l’objet d’analyse aujourd’hui par la cour d’Appel.
Pourtant, il existe une décision dans laquelle ce tribunal s’est dessaisi de l’affaire au profit du tribunal de la Commune V. Alors questions : y a-t-il une intention de la cour d’Appel de transmettre un dossier vide au tribunal de la commune V ? A quoi sert de se prononcer encore sur une demande de mise en liberté introduite par les inculpés étant donné que l’affaire a été attribuée à une autre juridiction ?
Pour les responsables de la société Talla Télécom, l’urgence est à la recherche des moyens en vue de sauver l’emploi des 145 jeunes salariés.
Youssouf Z KEITA