La révélation de l’affaire avait sérieusement brimbalé la Direction des Finances du Matériel (DFM) du ministère de la Défense et des anciens combattants (MDAC) au point de donner lieu une suite judiciaire. Il s’agit d’un détournement présumé de 700 millions FCFA par l’établissement de faux contrats de livraison de véhicules pour 2020, impliquant Cheickné SYLLA dit colonel, PDG de Motors Leader Africa SARL (GMLA Africa), placé sous mandat de dépôt, un cadre de la BCS, placé sous contrôle judiciaire et récemment le DFM du ministère de la Défense, mis à la disposition de la justice, dont on a appris hier la mise sous mandat de dépôt. Où est-on avec M. SYLLA ?
Selon nos sources, l’opérateur économique Cheickné SYLLA dit colonel a déjà été entendu à deux reprises par le juge dans l’affaire à laquelle il est mêlé.
Les mêmes sources confirment également que le prévenu a bel et bien déposé une demande de liberté provisoire. Une mesure prévue par les articles 148, 149, 150 du Code de procédure pénale : ‘’en toute matière, la mise en liberté assortie ou non du contrôle judiciaire peut être ordonnée par le juge d’instruction soit sur demande de l’inculpé ou son conseil, soit sur réquisitions du ministère public, soit d’office, à charge pour l’inculpé de prendre l’engagement de se représenter à tous les actes de la procédure aussitôt qu’il en sera requis et de tenir informé le magistrat instructeur de tous ses déplacements’’ ; ‘’lorsque le procureur de la République requiert la mise en liberté, le juge d’instruction doit statuer dans le délai de trois jours à compter de la date de réception des réquisitions’’ ; ‘’la mise en liberté peut être demandée à tout moment au juge d’instruction par l’inculpé ou son conseil, sous les obligations prévues à l’article 148.(…)’’.
Tout en reconnaissant la demande de liberté formulée pour leur client, comme l’autorise d’ailleurs la loi dans notre pays, les Conseils de M. SYLLA nient toute ingérence du ministre de la Justice, Garde des Sceaux dans ce dossier, contrairement à ce que certaines sources ont pu avancer. Selon les avocats de Cheickné SYLLA dit colonel, le Juge en charge du dossier continue d’agir en toute conscience, sans pression de la part qui que ce soit et d’où que ce soit. Il travaille en toute indépendance, soutiennent-ils. Les mêmes sources sont formelles : il n’y a aucune manipulation de la procédure judiciaire de la part de qui que ce soit ; surtout pas de la part du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Malick COULIBALY, en qui elles voient un confrère constant dans son combat pour l’indépendance de la justice, synonyme d’indépendance du juge qui rend ses décisions au nom du peuple.
En outre, font savoir nos interlocuteurs, la demande de mise en liberté ne vise nullement à l’extraire des griffes de la justice ; mais de saisir simplement une opportunité qu’offre la loi à un sujet de droit. Ils argumentent également en faisant valoir que la détention doit être l’exception, la liberté la règle, en l’absence de condamnation. Aussi, nourrissent-ils un optimisme raisonnable quant à la mise en liberté provisoire de leur client ; quand bien même ils soulignent l’importance de l’appréciation du juge du dossier de demande de liberté à qui reviendra le dernier mot.
Selon nos sources, la mise sous mandat de dépôt du principal suspect, à savoir le DFM du ministère de la Défense devrait donner une tournure favorable à l’affaire en ce qui est de M. SYLLA.
PAR BERTIN DAKOUO