Aussi, de nos jours, tous les grands spéculateurs fonciers qui ont eu à amasser malhonnêtement une fortune, les uns après les autres, gagnent leur procès contre l’État. Nos juges ne se soucient que de leur vil plaisir du moment. Ils oublient que bientôt, la ville de Bamako risque d’être construite jusqu’à la frontière guinéenne et ivoirienne. Ultimes limites. Les décisions administratives de suspension des maires sont judiciairement suspendues ou annulées. Ce qui produit les mêmes effets en droit dans ce cadre. On peut tout se permettre si l’on a des sous. Sina Damba est dehors pour de bon. Cette justice impitoyable avec les petits, mais docile et soumise avec les gros voleurs, les apatrides à col blanc.
La solution
Faire comprendre à nos juges que leur autorité de la chose jugée peut être limitée. Qu’il existe des mécanismes pouvant les empêcher de certaines dérives. Le pouvoir législatif doit pouvoir enfin se réveiller. Il est temps pour le Mali de pouvoir appliquer la validation législative des actes réglementaires. Très bien communiquer sur ce mécanisme juridique. Il s’agit d’une procédure facile enseignée dans la théorie générale du droit administratif, dispensée aux apprentis juristes de deuxième année de toute faculté respectable de droit.
Son principe est simple : face au risque d’annulation ou de suspension d’un acte de l’administration portant grief ou non, de consolider cet acte en le transformant en loi. La France l’a appliquée. La France l’applique. Pourquoi pas le Mali ? Cependant, pour que la population puisse admettre pareille mesure, il faut que la décision judiciaire susceptible d’intervenir soit moralement abjecte, juridiquement inique. Les conditions sont tous les jours amplement remplies au Mali. Nos magistrats ont l’opinion contre eux. Ils en sont conscients.
Cependant, en cas d’actions fortes de leur part, profiter de l’occasion pour faire des radiations et des mises en retraite d’office. Nos magistrats ont besoin d’être frontalement défiés par le pouvoir exécutif et législatif. La justice malienne est un cancer qui ronge tous les segments du Mali. Elle fait peur aux investisseurs. Mais, hélas, un pouvoir corrompu comme celui d’IBK ne peut mener pareille lutte. Misères du peuple.
Maliennes et Maliens, s’asseoir, «pleuroter», chialer, bramer, se lamenter, pleurnicher, s’indigner n’ont jamais rien réglé. Dieu lui-même déteste les fanatiques impertinents. Charles Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu a écrit : «Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. Il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.»
IBK, souvenez-vous de qui était Montesquieu, d’où il venait. Vous comprendriez alors la nécessité de l’honnêteté et l’amour de la patrie. De notre patrie. Votre patrie.
Boubacar SOW