C’est ce matin que le procès tant attendu par le peuple malien pour la manifestation de la vérité reprend. Sikasso, la ville des grands résistants à la pénétration coloniale est devenue la capitale judiciaire du Mali grâce à la tenue de ce procès. Ils sont nombreux les populations qui mettent le cap sur cette ville pour vivre en direct ce jugement historique où comparaissent une vingtaine d’accusés de droit commun.
Si à l’ouverture de l’audience le mercredi, Amadou Aya a fait preuve d’un culot d’enfer, force est de constater qu’après la lecture de l’arrêt de renvoi, l’homme était perturbé . Et cela a été ressenti le vendredi malgré la présence de plus de deux cents militaires habillés en tenues civiles venus de Kati pour le soutenir. Les accusés qui comparaissent devant la cour d’assises en transport à Sikasso, interrogés, devront collaborer à la manifestation de la vérité et rien que la vérité.
Nous attirons l’attention des plus hautes autorités sur le grand danger qui plane sur ce procès dont la tenue n’arrange pas beaucoup de responsables politiques et militaires. La hiérarchie militaire doit bien examiner les demandes de permission en faisant preuve de beaucoup de vigilance. C’est pourquoi, la sécurisation de la salle du procès, la sécurisation de la ville de Sikasso doivent être inscrites comme des préoccupations premières de la hiérarchie militaire et sécuritaire et aussi des plus hautes autorités. Avec la présence de nombreux militaires venus de Kati pour soutenir le présumé « boucher de Kati », tout peut arriver. Que Dieu nous en garde.
Parmi ce lot, il ya des spécialistes en explosif. A partir d’un téléphone, on peut faire exploser toute une salle. Aussi, tous nous devons adhérer à l’interdiction du téléphone dans la salle pour éviter d’autres morts inutiles. Le parquet général doit faire preuve de beaucoup de fermeté par rapport à l’application de cette mesure afin de sauver des vies. Procès historique, le peuple a soif de la vérité et dans le fairplay.
Tiémoko Traoré