Drissa Coulibaly a pris 10 ans de réclusion criminelle pour vol qualifié et association de malfaiteurs, détention illégale d’arme le mardi 27 novembre par la Cour d’assises de Bamako.
Le président arrange ses dossiers, deux gros recueils (code pénal et code de procédure pénale) devant lui. Aussitôt se présente Drissa Coulibaly, 33 ans. Il est en chemise et pantalon kaki. L’huissier audiencier prend l’arrêt de renvoi avec le président et le remet à la greffière.
Après lecture de l’arrêt de sa mise en accusation devant la Cour d’assises, Drissa baisse la tête. Le président l’interroge : “Reconnaissez-vous les faits ?” “Oui”, répond Moussa. “Pour les trois infractions”, revient le président avec précision. “Non”, se défend Drissa.
“Expliquez-nous donc”. L’accusé ne pipe mot. Le président s’impatiente, finalement il cède : “J’étais avec trois autres amis pour rendre visite à un ami commun dans la zone de Baguinéda, lorsque Bruno nous a proposé de braquer des motos en cours de route”. Bruno, le présumé cerveau de la bande, et les deux autres demeurent introuvables. “Vous étiez sur quoi”, “une moto”, répond encore l’accusé. “Quatre personnes sur une moto Jakarta”, s’étonne le président ? “C’est possible”, rassure Drissa.
“Le vendredi 2 janvier Seydou Samaké et Lassina Coulibaly ont été braqués et dépouillés de leurs biens en plus deux engins”, rappelle le président. Dans tout ça qui détenait l’arme ? “Moi, je détenais une arme artisanale”. “Aviez-vous une autorisation administrative ?”, s’enquiert le procureur ? “Non”, répond laconiquement l’accusé.
“La République est civilisée et il y a des personnes habilitées à détenir une arme dans ce pays”, affirme le procureur. Avant d’enchaîner : “Monsieur le président, vous avez devant vous un individu qui s’est attaqué à des motos dignement acquises par leurs propriétaires”.
Jamais condamné, Drissa, père de 3 enfants, commerçant détaillant à Garalo (Bougouni) a reconnu les faits sans ambages.
“Mon client est marié et père de plusieurs enfants”, plaide Me Samba Ndiaye, l’avocat de l’accusé. Et de mettre l’accent sur la collaboration de son client avec la justice. “La vérité a été déjà connue, il a reconnu les faits”, estime-t-il. Avant de saluer “sa constance depuis l’enquête préliminaire”. Il sollicite de la Cour de tenir compte de l’attitude de son client dans la procédure.
Drissa Coulibaly, membre d’une bande qui opérait dans la zone de Baguinéda, était seul à répondre de trois infractions : vol qualifié, association de malfaiteurs, détention illégale d’arme. Il a bénéficié de circonstances atténuantes comme l’a souhaité son défenseur. La Cour l’a condamné à dix ans de réclusion criminelle et l’a contraint à rembourser les biens aux victimes, en l’occurrence : Lassina Coulibaly et Seydou Samaké.
Y.M.