Cour d’Assises : un Guinéen condamné à la peine de mort

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Accusé de vol qualifié, d’association de malfaiteurs, de coups et blessures, de tentative d’assassinat, Abou Kondé alias Sidiki Berthé est reconnu coupables de toutes les charges contre lui. Il est condamné à la peine de mort par la Cour présidée par le juge Ibrahim Konta. C’était vendredi dernier, au rôle des audiences de la 1ère session de la Cour d’assises.

Au risque de se voir taxé de cynique, c’est le genre d’histoire qui plait à tout le monde, sauf l’accusé. Car, c’est l’histoire d’un voleur qui se fait neutraliser par sa victime. Mais, c’est aussi l’histoire d’une vie, celle d’un jeune homme condamné à la peine de mort. En dépit de ces larmes (de crocodile), car, elles n’ont pas réussi à émouvoir la cour dont le verdict est tombé raide comme un couperet.

 

Les faits

 

Guinéen, né à Kankan, Abou Kondé émigre au Mali et devient Sidiki Berthé.  Pendant six ans, il effectuera, à ses dires, le métier de chauffeur. Suite à une série d’ennuis mécaniques, le véhicule finit par être mis aux arrêts. C’est ainsi qu’Abou Kondé alias Sidiki Berthé quitte le quartier de Lassa où il habitait pour Kourémalé en Guinée. Notre accusé ne change pas seulement d’habitat, il change aussi de métier devenant ainsi orpailleur. Mais l’orpaillage ne réussissant pas à tous, il passe du côté malien de la frontière et se spécialise dans le vol de moto.

C’est ainsi que dans la nuit du 02 au 03 octobre 2014, à l’approche de la fête de la Tabaski, Kondé se met en embuscade. « Vers 22 heures », indiquera-t-il, à la barre. Au loin, un motocycliste – identifié plus tard comme Mamadou Moctar Touré – est en approche, armé d’un bâton, Sidiki Berthé d’un coup violent l’envoie, lui et sa moto, dans les buissons. Le voleur se précipite pour s’emparer de son butin. Erreur! Sa victime bondit sur lui. Une lutte à mort s’engagea entre les deux hommes. Monsieur Touré, plus colosse que son vis-à-vis, parvient à maitriser celui-ci. Il le ligote pendant que le cri de ce dernier (dans l’intention d’appeler à l’aide ses complices, dira le procureur) déchire la nuit noire. Chanceux, Touré a eu la vie sauve grâce au casque qu’il portait et, que le voleur n’a pu s’en apercevoir à cause de l’obscurité.

Transporté par un car que M. Touré avait réquisitionné pour les besoins de la cause, le voleur sera livré aux gendarmes. Cuisiné par ceux-ci, Abou Kondé donnera le nom de deux complices dont un receleur du nom de Cheick Cissé exerçant au grand marché de Bamako. Ni l’un ni l’autre des complices n’a été identifié par les enquêteurs.

Au procès, Abou Kondé reconnait les faits. Mais pas entièrement. Il affirme avoir agi seul, n’ayant jamais eu de couteau encore moins avoir blessé sa victime, contrairement à ce qui est indiqué dans l’arrêt de renvoi et dans le rapport de la gendarmerie. S’il a donné des noms, pour lui, c’était uniquement pour faire cesser la torture des gendarmes.

Pour le parquetier, opter pour la sévérité contre la criminalité n’est pas la haine, c’est la justice. Abou Kondé, ajoute-t-il, est un criminel et Mamadou Moctar touré serait ajouté à sa liste de victime si ce dernier n’avait pas été sauvé par son casque. C’est 10 ans de réclusion criminelle et  10 ans d’interdiction de séjour au Mali en l’endroit de l’accusé.

Pour Me Sylla avocat de Kondé, son client né en 1987, est jeune et la cour dans sa sagesse doit tenir compte de ce fait et lui donner une chance de devenir quelqu’un de meilleur. Ce, d’autant plus qu’en matière pénale, l’aveu n’est pas une preuve, soutient-il.

Le verdict de la Cour est sans appel: la peine de mort pour Abou Kondé alias Sidiki Berthé et même peine pour ses complices.

Mamadou TOGOLA      

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