La Cour d’assises de Bamako a démarré ses travaux le lundi 2 mai 2016 et ils se poursuivront jusqu’au 31 mai 2016. La première affaire jugée par la Chambre I concerne Yacouba, Almamy Diawara, Mamadou Samaké et Burkinabé qui étaient accusés d’association de malfaiteurs, de détention illégale d’armes à feu, de munitions et complicité de vol qualifié. Les autres membres de la bande étant en fuite, Mamadou Samaké était seul devant les juges.
Les faits. Dans la nuit du 12 au 13 août 2013, la bande des trois (Yacouba, Mamadou Samaké et Burkinabé) ont pillé une pharmacie à Faladié, avec la complicité du gardien des lieux, Almamy Diawara. Le butin de cette opération s’élève à plus de 2 millions Cfa. Un mois plus tard, la bande des trois voleurs (Burkinabé, Mamadou Samaké et Yacouba) sont coincés en pleine opération de vol de moto. Sur ces lieux, Mamadou Samaké (qui faisait office de taximan pour la bande) est arrêté par des vigiles et conduit au commissariat du 3e arrondissement. Ses autres camarades réussirent à prendre la fuite pour disparaître dans la nature. Durant les enquêtes, Mamadou Samaké se mit à table quand il apprit qu’il que l’argent volé à la pharmacie s’élevait à plus de 2 millions de francs Cfa. Il s’est senti floué par ses camarades qu’il va donc dénoncer comme étant ses complices.
Au cours de la perquisition, il a été découvert dans le taxi de Mamadou Samaké un pistolet artisanal, des cartouches, des cisailles, des tenailles et la somme de 200 000 Fcfa. Chez lui, les policiers retrouvèrent des jetons provenant de la pharmacie pillée et dont le montant cumulé fait plus de 100 000 Fcfa
A l’interrogatoire, Mamadou Samaké a reconnu tous les faits. Mais à la barre, pour mieux se défendre, il renie ses déclarations. Malheureusement pour lui, le président de la Cour et ses conseillers vont le coincer à partir de ses propres propos dépourvus de cohérence.
Pour l’avocat de la partie civile, Mamadou Samaké doit être maintenu dans les liens de l’accusation car les infractions sont constantes. L’accusé est coupable de vol qualifié en bande organisée commis dans la nuit avec effraction, de détention illégale d’arme. “L’accusé qui a raté l’occasion de se repentir ne doit pas bénéficier de la clémence de la Cour “, a-t-il plaidé.
Selon le Procureur, les preuves contre Mamadou Samaké sont établies et permettent de le maintenir dans les liens de l’accusation. L’avocat de l’accusé, quant à lui, demandera à la Cour de reconnaître à son client des circonstances atténuantes car il a reconnu les faits à lui reprochés sous la torture. “Nous nous remettons à la sagacité de la Cour car il y a un doute qui doit profiter à mon client”, a-t-il dit.
Pour son dernier mot, Mamadou Samaké restera sur sa position, niant d’être au courant du pillage de la pharmacie. Mais en dernier ressort, sur les 10 questions posées à Mamadou Samaké, 9 lui sont défavorables. La Cour le condamne à 20 ans d’emprisonnement. Ses complices en fuite, condamnés par contumace, ont écopé d’une peine de prison à vie.
Le terroriste Wadoussène condamné à la prison à vie
A noter que le deuxième procès de la journée de la chambre I devait faire comparaître les terroristes Mohamed Ali Ag Wadoussène dit Abou Haroun alias Rissa Ag Chérif et Harba Ag Chérif qui étaient accusés de terrorisme, enlèvement de personnes, séquestration, prise d’otage et association de malfaiteurs. Ces deux accusés n’ayant pas fait le déplacement au tribunal, ils ont été condamnés par contumace à la prison à vie. Siaka Doumbia