La Cour d’assises de Bamako a condamné Moussa Sangaré, accusé du meurtre de son cousin Soungalo Sangaré, à 15 ans de réclusion criminelle lors de son audience du mardi 27 novembre 2018.
Moussa Sangaré était face aux juges. Le visage ferme, il a répondu froidement aux questions de la Cour. La voix hausse et imposante, ce qui a fini par agacer les membres de la juridiction criminelle.
Le président de la Cour a établi les circonstances de la commission de l’infraction. Selon le président Maïga, Moussa s’est rendu le 21 décembre au domicile de son oncle établi à Sénou pour demander à son cousin Soungalo de l’accompagner à la recherche du bois pour construire un hangar. Ce dernier l’a suivi. Arrivés à la porte, Moussa lui a assené à l’aide d’une machette des coups avant de prendre la poudre d’escampette. L’énergique Moussa, devant la barre, a nié tout d’un revers de main. Son oncle, ému, a témoigné que Moussa a commis un acte “odieux” et “criminel”.
Le procureur Sogoba, qui s’est remis à la décision qui sera prise par la Cour après sa délibération, a qualifié les faits de “graves”. “Mon devoir, c’est de vous aider à trouver la vérité dans cette affaire grave”, a-t-il lancé à l’endroit de la Cour.
Pour le représentant de la société, tous les éléments sont réunis pour sanctionner le comportement “criminel” de l’accusé. “Moussa a visé son cousin dans les parties sensibles : le cou et la tête avec une machette”, a défendu le procureur. D’après lui, c’est la preuve “plausible de son intention criminelle”.
Son défenseur, Me Moriba Traoré, a plaidé la clémence de la Cour avant de mettre l’accent sur l’état mental de son client : “Monsieur le président je ne pense que mon client jouisse de toutes ses facultés mentales. Il a commis ce meurtre avec inadvertance”, enchaînera-t-il.
La Cour a reconnu des circonstances atténuantes à l’accusé et l’a condamné à 15 ans de réclusion criminelle. Moussa s’est écroulé sous le regard de ses proches et amis.
Y. M.