Condamnation de Ras Bath : Attention à la dérive !

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RAS BATH
RAS BATH

La condamnation de Ras Bath, complice dans une affaire de délit de presse avec le directeur de Maliba FM, est une violation flagrante de la loi sur la presse. La peine du complice double celle du principal auteur. Ce faisant, la justice malienne attise le feu de la haine par sa double vitesse.

Douze mois d’emprisonnement ferme et une amende de 100 000 F CFA : c’est le verdict prononcé contre Mohamed Youssouf Bathily Ras Bath alors que le principal auteur, le promoteur de Maliba FM, s’en tire avec six mois avec sursis.

Cette décision, à n’en pas douter, risque d’attiser le feu de la violence en cette période tumultueuse de la vie du Mali. Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath était accusé de complicité d’incitation à la désobéissance des troupes. Son dossier, qui pendait devant la justice depuis août 2016, a connu son épilogue hier mercredi 26 juillet 2017 après la phase d’interdiction de prise de parole publiquement imposée au célèbre chroniqueur jusqu’à son annulation par une ordonnance du juge d’instruction du 3e cabinet du Tribunal de la Commune IV le lundi 24 avril 2017.

Ayant ainsi recouvré sa liberté d’expression le 27 avril dernier, Ras Bath a continué à incarner cette catégorie de chroniqueur qui fait trembler le régime de Bamako par son engagement contre le projet de révision constitutionnelle. Intervenue au moment où l’intéressé même est en tournée en Europe, sa condamnation suscite beaucoup d’inquiétudes. D’abord, au regard de la loi de la presse, le Tribunal de grande instance de la Commune IV du district de Bamako aura commis l’indélicatesse de condamner le chroniqueur plus lourdement que le directeur de l’organe et principal présumé auteur des faits. Ses avocats, indignés, dénoncent une sélectivité dans le traitement du dossier par les juges. Ensuite, dans la “Plateforme An Tè A bana : Touche pas à ma Constitution”, la tension est perceptible, surtout que ce verdict vient se greffer à la tentative d’assassinat de Madou Ka Journal lundi soir à Bamako. Les autorités semblent ignorer le risque que court le Mali avec le verdict de ce procès. Or la première comparution de Ras Bath, en août 2016 devant le juge, avait suscité de la violence entre pro Ras Bath et les services de l’ordre. Les autorités judiciaires, malgré que le Mali soit un Etat de droit, doivent savoir que leur verdict contre Ras Bath est une boîte de Pandore ouverte. La conception générale aujourd’hui est que le pouvoir en place s’active par tous les moyens pour nuire à tous ces leaders qui sont pour le “non” à la révision constitutionnelle. Il est nécessaire de faire attention à l’eau qui dort.

A.M. C.

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5 COMMENTAIRES

  1. J’ai comme l’impression qu’il veulent détruire le mali pour leurs simple intérêt ses hommes politiques.Sinon le mali est tombé au tréfonds du bas fonds Walaye

  2. Si Ras est condamné pour incitation à la désobéissance des FAMAS que peut on qualifier les criminels de la CMA? Bilal, Najm, le maudit Jeri et autres qui ont organisé, planifié, exécuté et massacré des soldats patriotes dans toutes les villes du Nord.
    Hélas, ridicule ne tue plus au Mali.
    Ras on est avec toi, le combat continue et personne ne peut cacher le soleil.
    A bientôt

  3. Que la prison lui soit lourde ! Il doit avoir une limite à chaque chose même à la liberté. Ce monsieur exagère trop souvent.

  4. Si Ras Bath est accusé d’incitation à la désobéissance des troupes, alors les leaders religieux doit être jugés pour incitation à la violence lors de leur rencontre du 14 juin 2017 à la gde Mosquée:

    1- « Nous N’ACCEPTERONS plus que nos guides soient vilipendés sur les réseaux sociaux », a averti Adam N. Traoré, porte-parole des jeunes musulmans…

    2- « Tous ceux qui essayeront encore de souiller la réputation d’un leader religieux sur les réseaux sociaux seront IDENTIFIÉ et TRAQUÉS. Le SANG COULERA ! », a-t-il JURÉ…

    3- Même si Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali et Chérif Ousmane Madani Haïdara, président du groupement des leaders religieux, ont tenté de calmer les ardeurs, n’ONT PAS CONDAMNÉ les propos du porte-parole des jeunes musulmans…

    4- D’ailleurs, ils l’ont soutenu dans sa lancée. « Tout disciple béni doit agir comme tel, si son maitre est attaqué par l’ennemi », ont-ils souligné…

    5- Haïdara est intransigeant : « Nous ne nous laisserons plus faire. Nous avons saisi le pouvoir politique, juridique et sécuritaire. S’ils n’assumeront pas, nous sauront quoi faire pour que nous soyons respectés », a prévenu Chérif Ousmane Madani Haïdara…

    6- Comme lui, Mahmoud Dicko, a invité l’Etat à s’assumer. « Des gens nous terrorisent avec les armes, nous n’admettrons plus que d’autres nous terrorisent avec leur bouche. Il faut qu’on arrête avec ça », a insisté le président du Haut conseil islamique du Mali…

    7- Dans un Etat sérieux avec un ministre de la Justice à la hauteur, une enquête doit-être ouverte contre ces leaders dits religieux pour “Incitation à la violence”…

    Extrait de Maliweb: « Dérives » sur les réseaux sociaux : Les jeunes musulmans promettent « l’enfer » aux détracteurs des leaders religieux.
    Par: L’Indicateur du Renouveau 14 Juil 2017

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