Le concours de la magistrature, s’est tenu du 13 au 14 janvier 2018, à Bamako sur le campus universitaire de Badalabougou. Ils étaient au nombre de 6000 candidats pour 30 postes concernant l’ordre judiciaire et plus de 3000 candidats pour 10 postes de l’ordre administratif. L’organisation de ce concours n’a pas été une réussite pour le Ministère de la justice et garde des sceaux via la Direction Nationale de l’Administration de la Justice (DNAJ). Avec ce nombre pléthorique candidats, on constate beaucoup de faille dans l’organisation. Les salles n’ont pas été numérotées et elles manquaient de bancs pour les candidats. Certains candidats ont composé, assis sur des objets voire à même le sol. Le premier jour à cause des ordres, les épreuves prévues à 8h n’ont pu démarrer qu’à 9h45. C’était un tohu-bohu.
Rappelons que le dernier concours de la magistrature, boycotté, datait de 2011. Ce qui fait qu’il y a eu 7 ans sans que le concours des auditeurs de la justice se fasse. Ledit concours tenu la semaine dernière a été lancé par l’arrêté N°2017-2726/JM-SG du 16 aout 2017, à l’époque par le ministre de la Justice et garde des sceaux, Me Mamadou Ismaila Konaté. Il fut ouvert pour recruter quarante (40) auditeurs de Justice dont trente (30) de l’ordre judiciaire et dix (10) de l’ordre administratif. Les candidats devaient être titulaires d’une maîtrise en droit privé ou public ou de tout autre diplôme équivalent. Ainsi, le délai de clôture pour le dépôt des candidatures était fixé au 20 septembre 2017. Et c’est à travers un communiqué ultérieur que la date la tenue du concours fut fixée aux 30 et 31 décembre l’année écoulée, par la suite, reporté par un autre aux 13 et 14 janvier passé, à cause du remaniement ministériel qui a causé le départ du ministre Konaté et la nomination de l’actuel ministre de la Justice, Hamidou Younoussa Maïga.
Par ailleurs, les 6750 candidats pour l’ordre judiciaire, et 3171 candidats pour l’ordre administratif ont été répartis sur le campus universitaire de Badalabougou, notamment à la Faculté de droit privé (FDPRI), d’Histoire et de géographie (ex- Faculté des lettres et des sciences du langage de l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB), de la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG), à l’Institut universitaire de gestion (IUG), à la Faculté des sciences et techniques (FST) d’une part, et à l’Institut des sciences politiques, des relations internationales et communications (ISPRIC) d’autres part.
« Depuis 6h du matin je suis là et on est à 9h passé l’épreuve n’est encore là. Et pourtant, on devrait commencer l’épreuve à 8h. Vraiment c’est dommage. En réalité, les organisateurs ont failli, c’est le désordre total. Les bancs des salles n’ont pas de numéro de place et ils sont insuffisants pour les candidats», nous a confié un candidat de l’ordre administratif. Pour un candidat de l’ordre judiciaire qui a décrié la mauvaise organisation du concours de la magistrature en ce terme : « C’est le tohu-bohu. Nous sommes dans la salle il n’y a pas de place pour s’assoir. On dirait que ce concours est une formalité vu son organisation sans aucun sérieux. Et puis, nous sommes à 7 ans sans qu’il ne se fasse et l’Etat décide de recruter seulement 40 personnes. En réalité c’est une insulte à l’égard des chômeurs et surtout des sortants des Facultés de droits », a-t-il dit, visiblement énervé.
A cet égard, nous pouvons dire que l’Etat malien a de sérieux problèmes et doit revoir les filières de ses universités. Selon des sources concordantes, chaque année plus de 10000 diplômés sortent des deux facultés de droit. Vu le nombre de ces diplômés, l’ancien ministre de la justice avait sollicité le recrutement de 100 auditeurs de la justice, et à cause des manques de ressources financières, il n’a obtenu que 40 auditeurs qui devraient être recrutés.
M.L. KONE
Source : Le Fondement