L’ex chef de la ‘’ police islamique de Gao’’ Aliou Mahmar Touré arrêté en décembre 2013 par les forces armées maliennes a été déclaré lors de la session du vendredi 18 août dernier de la Cour d’Assisses de Bamako coupable de tous les faits qui lui sont reprochés, mais avec des circonstances atténuantes. Il a été condamne à seulement 10 ans de réclusion criminelle.
Surnommé le coupeur de mains, Aliou Mahamar Touré, était un homme craint à Gao, où il imposait un régime de terreur sur les habitants.
Les jihadistes étrangers s’appuyaient sur ce natif de Gao, ancien vendeur de peaux de bêtes avant de se rallier au Mujao, pour imposer localement leur loi. Et quand il est devenu commissaire de la police islamique (pendant l’occupation de la ville en 2012), il interdisait beaucoup de choses. Pas de distractions, pas de cigarettes, pas d’alcool, pas de musique.
Le port de voile était également devenu une obligation pour toutes les femmes.
Par la suite, Aliou Mahamar Touré n’a pas hésité à fouetter des femmes parce qu’elles ne portaient pas le voile islamique. Pour une cigarette fumée, on se faisait administrer 10 coups de fouets.
Pire, il est allé jusqu’à couper lui-même des mains à de présumés voleurs.
C’est d’ailleurs l’un des faits qui lui a valu d’être à la barre du tribunal à Bamako, en présence de huit de ses victimes.
« On m’a accusé de vol. Je n’avais pas volé. Et en me coupant la main droite, Aliou Mahamar Touré m’a privé à vie de mon métier de chauffeur. Je réclame justice », a requis une de ses victimes, amputé de sa main droite.
C’est vrai que 10 ans, ça passe, mais une main coupée est à jamais coupée.