Dans le but de renforcer davantage le contrat social (droit et devoir), le ministère de la Justice du Mali en partenariat avec l’ambassade du Royaume des Pays-Bas, a chargé le l’institut Néerlandais Hill (cabinet spécialisé aux enquêtes juridiques) de mettre en œuvre au Mali, au printemps 2018, une deuxième enquête du projet “Besoins et satisfaction en matière de justice”. Cela après un premier rapport présenté en 2014. La présentation de ce deuxième rapport de l’enquête nationale a eu lieu le lundi 08 avril 2019 à l’hôtel de l’Amitié, sous la présidence du chef du cabinet du ministère de la justice, Bakary Soliba Coulibaly.
Selon le chef de cabinet du ministère de la justice monsieur Bakary Soliba Coulibaly, représentant du ministre de la justice empêché, le rapport de l’enquête nationale sur les besoins et la satisfaction des maliens sur la justice est d’une importance capitale car, selon lui, il permet d’améliorer la qualité du service public de la justice au Mali: « En effet, l’information statistique fiable et sa disponibilité en temps réel sont essentiels pour d’adoption d’une politique publique efficace pour le suivi et l’évaluation de ces politiques et pour rendre compte fidèlement des progrès accomplis et des égards comblés. C’est fort de cette conviction, que le ministère de la justice avec l’appui de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas a commandité cette enquête nationale dont nous voici autour du résultat », a ainsi expliqué le représentant du ministre de la justice, garde des sceaux. Le chef de cabinet a aussi notifié les particularités de cette deuxième enquête qui s’est voulu plus complète que celle présenté il y a cinq ans, car selon lui, il y a eu une participation active des maliens à travers les dix régions du Mali et le district de Bamako en touchant tous les secteurs auxquels le besoin s’est fait sentir. Monsieur Coulibaly a enfin, vivement remercié l’institut Hiil pour sa pertinence et l’ambassade du Royaume des Pays-Bas son appui constant avant de demander aux membres de la commission de faire bon usage du document portant le rapport.
C’est une enquête qui a pour objectif de mettre l’accent sur la justice dans la vie des populations et essayer de comprendre les expériences de ces dernières en matière de l’accès à la justice. Ainsi l’organisation (Hiil) chargé de cette enquête a approché plus de 8 000 maliens à travers les différentes régions du Mali et le district de Bamako. Selon le rapport, l’enquête était basée plus couramment sur les problèmes d’ordre fonciers, crimes et délits, familiales, économiques, emplois, voisinages ou encore accidents et blessures personnelles: « Comme lors du premier rapport (2014), la plupart des problèmes d’ordre foncier, crime et délits ou la famille. Les problèmes fonciers ont souvent trait à l’accaparement et l’utilisation des terres ainsi qu’aux conflits liés aux limites des parcelles avec les voisins et la famille. Quant aux crimes/délit ils ont principalement trait aux vols et quant aux problèmes familiaux c’est souvent liés au divorce, à la séparation et à l’héritage. Les problèmes fonciers sont plus fréquents chez les hommes tandis que c’est les problèmes familiaux qui prédominent chez les femmes », notifie ainsi la rapporteuse. Toujours selon le rapport, 80% des maliens ont au moins tenté de résoudre leurs problèmes en approchant la justice contrairement au premier rapport qui avait une note moyenne de 76%.
Côté partenaires, ils félicitent le gouvernement du Mali pour cette démarche qui consiste à renforcer le contrat social: « Le Mali est le premier pays à travailler sur une telle enquête basée sur le besoin et la satisfaction en termes de justice. A ma connaissance je n’ai pas vu ça dans d’autres pays donc c’est une initiative à féliciter et à encourager », a fait remarquer l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Mali, son excellence monsieur Jolke Pppewal.
Amadou Kodio