Après le sale quart d’heure qu’il avait passé, lundi 22 février dernier, au Pôle Economique et Financier, le président de l’APCAM s’apprêterait à repasser sous les fourches caudines du commandant Kamaté, enquêteur en chef, pour s’expliquer sur la gestion, jugée « calamiteuse » des fonds destinés à l’Union Nationale des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton (UN-SCPC) qu’il préside ; mais aussi, sur le sulfureux dossier de l’engrais frelaté. Qui a occasionné une perte de 100.000 tonnes de coton et de céréales aux paysans, lors de la dernière campagne agricole. Mais cette fois-ci, indique notre source, Bakary Togola risque gros. Très gros.
Organisé, la semaine dernière à Paris, le salon International de l’Agriculture, auquel il participait à la tête d’une forte délégation, a peut-être permis au président de l’APCAM de s’extirper des griffes du commandant Kamaté et de ses hommes. Mais pas pour longtemps.
Dès son retour de Paris, le très controversé Bakary Togola devrait être, de nouveau, convoqué par les limiers du Pôle Economique et Financier. Afin de faire toute la lumière sur les centaines de millions de nos francs, qui auraient disparu des caisses de l’UN-SCPC. Comme par enchantement.
Destinés au fonctionnement de cette structure, ces fonds auraient été mal gérés. Pire, certaines dépenses, estimées à plusieurs dizaines de millions CFA seraient sans justificatifs, aucun.
Autre dossier et non des moindres, sur lequel Bakary Togola devra s’expliquer au Pôle Economique et Financier : le fameux dossier de l’engrais frelaté.
Selon nos informations, ses réponses étaient courtes. Très courtes. Trop courtes. C’est-à-dire, vagues face aux questions des enquêteurs. Lesquelles étaient, dit-on, d’une précision d’horloger.
Pourquoi a-t-il obligé les cotonculteurs à utiliser cet engrais, tout en sachant qu’il était de mauvaise qualité ? Quels sont les fournisseurs qui ont livré cet engrais ? Pourquoi a-t-il été vendu au gouvernement au prix fort ? Qui en a profité er à hauteur de combien ?
Voici, entre autres, les questions auxquelles Bakary Togola devra répondre, dès la semaine prochaine, au Pôle Economique et Financier. Avec précision.
A en croire notre source, le président de l’APCAM risque d’y être gardé pour plusieurs jours, voire déféré à la Prison Centrale de Bamako, pour les besoins de l’enquête. Qui s’annonce, pour le moins, palpitante.
Oumar Babi