« Indépendance du juge et protection des libertés », tel était le thème de la rentrée des Cours et Tribunaux 2017-2018, qui s’est déroulée le mardi 5 décembre 2017 au siège de la Cour Suprême, à Banankabougou. Cette audience, particulièrement solennelle, était présidée par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, président du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Etaient aussi présents à cette cérémonie d’audience solennelle de la rentrée des Cours et Tribunaux : le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, des présidents d’Institutions de la République, des membres du Gouvernement, des diplomates accrédités au Mali et de l’ensemble de la famille judicaire du Mali.
Le président de la Cour Suprême, Nouhoum Tapily, dans son intervention, a remercié le président Ibrahim Boubacar Keïta, pour son soutien à l’endroit de la justice malienne et a réaffirmé la détermination sans faille de toute la famille judiciaire dans la construction du Mali. Il a rendu un vibrant hommage à Soungalo Koné président du Tribunal de Niono enlevé dans son domicile par des hommes armés.
Le président Tapily dira que le thème « Indépendance du juge et la protection des libertés » constitue une préoccupation essentielle de la nation malienne.
Le bilan de l’année judiciaire écoulée
Le président de la Cour Suprême du Mali Nouhoum Tapily a saisi cette audience solennelle de la rentrée des Cours et Tribunaux pour faire le bilan de l’année judicaire écoulée. Ce bilan a concerné les matières civiles avec 1903 dossiers, celles pénales avec 1079 dossiers et bien d’autres.
Cette audience solennelle de la rentrée des Cours et Tribunaux a été le lieu pour le président de la République de réaffirmer son ambition pour la justice malienne. Des ambitions à la hauteur de l’excellence des hommes et femmes qui font vivre et qui incarnent dans leurs décisions quotidiennes leur vocation. Et d’ajouter : « mon rêve pour le Mali est un Etat de droit, de droit véritable et non de factice ».
Sur la situation sécuritaire de pays, le président du Conseil supérieur de la magistrature indiquera que malgré le renforcement des dispositions sécuritaires en moyens humains et matériels ainsi que des capacités opérationnelles de nos forces de sécurité, la persistance des vols qualifiés, des abus de confiance et des crimes de sang demeure préoccupante.
En ce qui concerne le programme de relance du recrutement des magistrats initié par le gouvernement, le premier magistrat a donné toute son assurance pour sa poursuite. Par rapport à l’indépendance du pouvoir judiciaire, le président IBK a été sans appel sur sa sacralité, car consacrée par la Constitution.
Le président de la République, président du Conseil Supérieur de la Magistrature a enfin renouvelé la confiance de tout le peuple du Mali à la famille judiciaire malgré de nombreux défis auxquels elle est confrontée, tout en les exhortant à redoubler d’efforts afin que les droits et libertés soient sauvegardés.
Par Jean Joseph Konaté
Rentrée des Cours et Tribunaux :
Les agitateurs de rue dans le collimateur du Procureur Général !
Dans son réquisitoire à l’occasion de l’audience solennelle de la rentée des Cours et Tribunaux du 5 décembre à la Cour Suprême, le Procureur Général près la Cour Suprême, Wafi Ouagadeye, n’a pas ménagé les auteurs des violations des libertés. Il dira que lorsque la justice sévira, ils ne seront que des victimes de leurs propres turpitudes.
Il n’est plus à démontrer aux Maliens les violations des libertés dont sont victimes nos compatriotes. Ce phénomène touche tous les niveaux de la société avec des auteurs n’agissant que pour leurs propres intérêts. Cette situation n’est pas passée inaperçue chez le Procureur général près la Cour Suprême du Mali, Wafi Ouagadeye qui, dans son intervention, a prévenu tous les auteurs des violations des libertés.
Selon lui, l’honneur du président de la République, des dignitaires et dépositaires de l’autorité publique et morale, est régulièrement bafoué et jeté en pâture sur la scène publique au nom d’une liberté d’expression toujours proclamée mais jamais comprise. Cela à travers des spéculateurs fonciers dotés d’une intelligence machiavélique arrachant au paysan incrédule et sans défense son patrimoine ancestral. Selon le juge Ouagadèye, dans notre pays l’opérateur économique ou l’investisseur est dépossédé de son bien sous le regard placide des hommes de droit et de justice.
Il a aussi évoqué le cas du juge enlevé à son domicile un poulet par des polissons à éducation à la fois inachevée et douteuse.
« Des biens publics sont transférés dans les domiciles comme trophée de guerre, la prolifération des armes conduit leurs détenteurs à en user même pour égorger un chef de village comme une bête de sacrifice » a regretté le Procureur Général près la Cour Suprême, avant d’ajouter qu’il existe des partis politiques à l’adresse inconnue prompts à déconstruire, oubliant de remplir les charges que leur impose la charte des partis et la rue qui dicte sa loi sous les applaudissements d’une foule désabusée.
Pour lui toutes ces personnes qui violent les libertés ne savent pas qu’en voulant mettre à nu l’honneur de notre pays celui de ses dirigeants et de ses juges en particulier, dévoilent un comportement qui compromet et cache mal leur horrible et cruelle ambition.
Le Procureur général près la Cour Suprême du Mali a profité de cette audience pour prévenir ces agitateurs de rue et infantiles démocrates que : « lorsque la justice sévira, ils seront que des victimes de leurs propres turpitudes ».
Par Jean Joseph Konaté