La session supplémentaire de la Cour d’assises de Bamako en transport à Sikasso, statuant sur l’affaire Ministère public contre Fousseyni Diarra dit Fouss et 17 autres, s’est ouverte mercredi dernier dans la salle Lamissa Bengaly. Sur le banc des accusés, Amadou Haya Sanogo, ex homme fort du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État et ses anciens camarades, Yamoussa Camara, Ibrahim Dahirou Dembélé et plusieurs autres.
Les phares de l’actualité au Mali, restent braqués sur Sikasso, capitale de la 3ème région du Mali où se tient le procès d’Amadou Haya Sanogo et ses codétenus, accusés d’enlèvement de personnes, assassinat et complicité sur des personnes identifiées comme des « bérets rouges ». Ce procès qui s’est ouvert mercredi dernier à Sikasso, est qualifié par de nombreux observateurs comme le procès de la lumière censé édifier sur ce qui s’est réellement passé le 30 Avril 2012.
En effet, le 30 avril 2012, le régiment des parachutistes, communément appelé les « bérets rouges », fidèle au président Amadou Toumani Touré, renversé plus tôt par une mutinerie conduite par des militaires, tente un coup de force contre les auteurs du coup d’Etat de mars 2012 basés dans le camp Soundiata de Kati. A l’issue de dures confrontations, plusieurs victimes furent identifiées parmi lesquelles figureront plus tard les noms des « bérets rouges ».
Le procès qui s’est ouvert à Sikasso, donne suite à une plainte déposée contre les auteurs du coup d’Etat de mars 2012 dont Amadou Haya Sanogo et certains de ses camarades. Un dossier qui a été instruit sur plusieurs années et qui aura permis à la justice de présenter les accusés dans des meilleures conditions de jugement.
Ce procès est donc à la fois un défi pour la justice malienne mais aussi l’occasion pour les Maliens de faire un pas de plus vers la réconciliation. Car, pour les parents des victimes, il est important que le droit soit dit avant de parler de réconciliation. De même, ce procès est beaucoup attendu par les accusés et leurs proches pour qui seule la justice permettra de dire qui est responsable et qui n’est pas responsable.
C’est aussi l’occasion pour le Mali et sa justice de prouver au reste du monde, qu’ils sont capables de rendre la justice à ses citoyens. Le procès de Sikasso, doit marquer le début du processus de réconciliation que les Maliens attendent tant et dont ils ont tant besoin pour cicatriser les plaies provoquées par les évènements de mars 2012 à nos jours. De nombreuses autres victimes des violences de 2012-13 attendent encore toutefois que justice soit rendue.
Tiémoko Traoré