A l’issue de leur assemblée générale extraordinaire d’information, tenue le jeudi 10 mars 2016 à la Cour d’appel de Bamako, les magistrats, après avoir analysé leur cahier de charges, ont décidé de confier leur sort au Comité directeur du Syndicat autonome de la magistrature (SAM). En clair, ils estiment qu’il est temps de commencer une bataille sans relâche pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Pendant les 10 prochains jours, et peut-être plus, les membres du gouvernement et les responsables du SAM auront donc à se pencher sur les conditions de vie et de travail des magistrats, déclinées en 27 points de revendications qui ont été soumis au ministre en charge de la Justice le 11 février 2016.
En conviant, le jeudi dernier, tous les magistrats du Mali à une assemblée générale extraordinaire d’information, le Comité directeur du SAM a montré son engagement d’entamer un combat pour la satisfaction de leurs doléances.
Dans ses propos liminaires, le Vice-président du SAM, Badara Aliou Nanacassé, a affirmé qu’il est triste de constater qu’après plus de deux ans, rien n’est fait qui puisse donner l’espoir pour un lendemain meilleur pour la magistrature. Il a rappelé qu’au nom du principe de l’égalité devant la loi, la magistrature malienne a consenti le plus grand sacrifice qu’elle pouvait s’auto-infliger en faisant arrêter des magistrats par des magistrats et les soumettre à un procès public. Par ce geste, estime-t-il, la magistrature aura pleinement joué sa partition dans l’instauration d’un véritable Etat de droit et elle est en droit d’attendre de même de la part des autres pouvoirs.
A cette assemblée, les magistrats se sont montrés fermes sur la prise en compte de toutes leurs revendications.
L’unification syndicale comme atout majeur
L’unification syndicale entre le SAM et le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) a été largement évoquée au cours de cette rencontre. A cette rencontre qui a mobilisé beaucoup de magistrats. Ces derniers estiment que pour l’aboutissement de leur combat, il est temps de concrétiser l’unification syndicale. Pour le Vice-président du SAM, le Comité directeur est dans une dynamique de fédérer les efforts des deux syndicats en vue de la réalisation de l’unicité syndicale, chère au SAM qui a entrepris, dit-il, des démarches auprès du Sylima. «La visite du mardi 1er mars 2016 du bureau du SAM au siège du Sylima à l’ACI 2000 et l’accueil mémorable qui nous a été réservé attestent à suffisance que les deux syndicats, gagnant en maturité, ont compris les enjeux et les défis qui nous attendent. Nous avons enterré la hache de guerre…», se réjouit Badara Aliou Nanacassé.
A l’issue des travaux de cette assemblée, la base a décidé de confier son sort au Comité directeur du Syndicat autonome de la magistrature pour l’aboutissement du résultat souhaité. Pour sa part, le Comité directeur a rassuré sa base de sa fidélité et de son engagement pour la défense des intérêts de la magistrature. «On ne peut pas fonder un Etat de droit sans les magistrats. Nous n’avons pas d’agenda politique. Ensemble et solidaires, nous serons forts ! Le Comité directeur du SAM va se réunir pour tirer les leçons et après, informer en temps réel de l’évolution de la situation», promet Nanacassé.
Ibrahim M.GUEYE
