Deux personnes libérées et deux autres condamnées à perpétuité. Plus de 27 personnes inculpées entre 2012 et 2013, aujourd’hui, l’équipe présumée association de malfaiteurs se retrouve avec deux personnes en prison. Apres la mort de Ely Dicko, assassin du flic, lors d’un échange de tir avec les policiers, et de son complice du jour, Amadou Ouologuem, dans la prison centrale. Pour les avocats, l’enquête préliminaire a été bâclée et mal menée. Elle ne devrait pas être confiée au commissariat du 3ème arrondissement, vu que le sergent abattu y travaillait. La défense et les détenus ont beaucoup insisté sur la torture que des policiers ont infligée aux prévenus.
Par ailleurs, Drissa Traoré dit «Wara» et Ladji Sangaré dit «prince» ont été jugés non coupables. Quant à Boubacar Tounkara dit Bale-baley et Bamakan Fofana, dépanneur de téléphone qui avait prêté sa voiture au Co assassin (feu Amadou Ouologuem), ils ont été jugés coupables, pour association de malfaiteurs, complicité de meurtre et de vol qualifié.
A noter que les faits se sont déroulés le 7 aout 2012, à Quinzambougou, suite à un malentendu entre deux bandits, Ely Dicko 25 ans, armé d’un pistolet automatique, et Amadou Ouologuem, 26 ans, et un boutiquier du nom de Abdoulaye Dicko. Par hasard, le policier Boubacar Camara de passage a été alerté par un voisin. En bon policier, M. Camara était venu dans le but de désarmer les jeunes et calmer les ardeurs. Aussitôt, le fameux Ely Dicko, sans chercher à comprendre, a ouvert le feu sur le sergent-chef. C’est cette affaire qui a vu finalement son épilogue, le lundi dernier, avec la libération de Drissa Traoré «Wara» et de Ladji Sangaré dit Prince. Ils ont été jugés non coupables, aucune preuve n’ayant été retenue contre eux. Mais Bamakan Fofana et Boubacar Tounkara ont été condamnés à la perpétuité (prison a vie) et 20 ans d’interdiction de séjour, c’est-à-dire que même s’ils bénéficiaient d’une grâce, ils n’ont pas le droit de rester au Mali pendant 20 ans. Pour leur avocat, «il n’y a aucune preuve» contre ces deux jeunes hommes, ils méritent la liberté. Pas de fait matériel, ni d’attente pour la préparation des coups, donc, pour eux, sans ces deux conditions, on ne peut pas parler d’association de malfaiteurs. Pour le procureur, «ils ont eu le droit de nier et de ne pas dire la vérité», et la Cour doit faire confiance aux magistrats du tribunal de 1ere instance de la commune II, qui ont pris les voix des prévenus.
Lin Moussa Diallo (stagiaire)