Dans une lettre adressée aux autorités de Paris, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamart a accusé l’armée française d’entraver l’enquête de l’Onu sur la mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon en novembre 2013 à Kidal, au Mali.
L’étau se resserre et les rapports accablants s’enchainent sur le cou des autorités françaises. Après le rapport de l’Onu sur Bounti qui accuse la France d’avoir tué des civils lors d’une frappe, l’Onu accuse encore Paris d’entraver l’enquête pour faire toute la lumière sur l’assassinat de deux journalistes français de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal.
C’est dans une lettre de 30 pages envoyé aux autorités française qu’Agnès Callarmart, la rapporteuse spéciale de l’Onu et sans langue de bois affirme que l’armée française utilise de manière abusive les règles du secret défense pour empêcher les enquêteurs d’établir la vérité. Elle dénonce « une entrave à la l’enquête judicaire et une violation du droit international ».
Dans cette même lettre la rapporteuse de l’Onu affirme « les mensonges initiaux » allusion faite à l’ancien président français, François Holland et de son ancien patron de la Direction général des Services de Renseignements Extérieur Bernard Bajolet. On se rappelle, tous deux lors de leur audition affirmant l’existence d’une écoute entre le commandeur présumé et un ravisseur de Ghislaine et Claude.
Le Quai d’Orsay (ministère des Affaires étrangères) rejette avec turpitude cette lettre d’Agnès Callamart tout en rassurant que « l’enquête suit son cours et que la France y coopère pleinement ». Cette réponse du Quai d’Orsay est qualifiée par la rapporteuse spéciale de l’Onu « d’insulte aux familles et d’insulte à la mémoire de Ghislaine Dupond et Claude Verlon ».
En tout cas si ses accusations sont fondées et que la France est impliquée dans l’assassinat de ses deux concitoyens et surtout des journalistes qui étaient à la recherche de la vérité sur les événements de la crise de 2012, ça serait un désastre pour les autorités françaises et pour l’image même de la France, la France donneuse de leçon en matière de liberté d’expression et des droits de l’Homme et de la démocratie.
Cette situation nous rappelle dans les années 1961 et 1962 aux Etats-Unis en pleine guerre froide. Pour éliminer Fidel Castro, la CIA sous les ordres de Kennedy a envoyé des militaires américains dans Baie de Cochon pour tuer des Américains mais aussi des exilés cubains sous contrôle américain et faire endosser la responsabilité à Castro, un prétexte pour Washington d’envahir le Cuba sous contrôle soviétique. La situation tourne au fiasco Castro élimine tous les militaires américain et la CIA porte cet échec au Président Kennedy, ça été un désastre complet pour la Maison Blanche et les services secrets américains.
Ousmane Mahamane
(Stagiaire)