Le nouveau ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaël Konaté, a rencontré les hommes de médias le mardi 2 août 2016 dans la salle de conférence de son département. L’ordre du jour portait sur les défis et les acteurs de la justice. Le ministre entend rencontrer le 10 août 2016 ceux qui ont déposé leur préavis de grève dans le cadre d’un dialogue national pour assainir le secteur de la justice.
Décrivant la lourde responsabilité d’être juge et les défis quotidiens de son Département, le ministre Mamadou Ismaël Konaté dira que le grand corps malade de la justice au Mali est le juge. «Tous les maux de la justice dont souffrent les Maliens aujourd’hui sont amputés au juge», a-t-il dit en substance.
Revenant sur la grève des magistrats qui a eu lieu du 27 au 29 juillet 2016, Me Konaté soutiendra que personne ne se demande quelle est sa part de responsabilité dans la défaillance de la justice. «Je ne suis pas l’avocat des juges, mais le pire des dérèglements, c’est tout ce qu’on peut avoir comme comportement anormal vis-à-vis des juges. Certains demandent de revoir le sens de sa décision pour aller dans le sens à eux ; d’autres donnent des instructions, voire des ordres, pour plier quelques-uns, car ils ne sont pas tous flexibles. La justice est dramatique vis-à-vis de la personne du juge. C’est pourquoi son environnement et son cadre de vie professionnelle doivent être considérablement améliorés. Et Me Konaté entend comprendre la grève des magistrats dans ce sens.
Selon lui, les juges demandent énormément à l’Etat pour être fiables dans leur rôle. Cependant, le ministre promet d’être leur avocat, mais en contrepartie, il ne voudrait plus jamais voir un juge pourri. Tout en appelant les journalistes à dénoncer les comportements de travers des juges, mais dans le plus grand respect de l’éthique et de la déontologie de la presse.
«Depuis 2007, ce sont 208 dossiers de corruption qui se trouvent entre les mains de la justice ; 110 dossiers ont été classés sans suite dans des conditions douteuses. Le total des poursuites équivaut à 320 milliards de Fcfa que l’Etat n’a pas encaissés. Et cela ne peut pas continuer», a martelé Me Mamadou Ismaël Konaté.
Précisons que le 10 août prochain, un dialogue national sera organisé entre le ministère de la Justice et ceux qui ont déposé leur préavis de grève, dans le souci de trouver une solution visant à améliorer leur environnement et leur cadre de vie professionnelle.
Gabriel TIENOU