Pour améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats : Une grève qui a fait mal

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Cheick Mohamed Cherif Koné, ex-président SAM (photo archives)

La grève de 72 heures lancées par les magistrats du Syndicat autonome de la magistrature (SAM), s’est soldé par une paralysie totale. Cela a entrainé un manque à gagner pour le trésor public. Des bureaux et salles d’audience fermés, des justiciables sans justiciers. «Nous resterons vigilants, quoi qu’il en soit, nous avons de quoi leur faire mal, nous avons les moyens juridiques et le professionnalisme syndical », promettait le SAM. 

 

Selon le constat les tribunaux de grande instance et les cours de justice étaient vides de monde ; toutes les affaires courantes ont dû attendre le lundi ou jour suivant, pour être sur la table du magistrat. Ce fut un véritable manque à gagner pour l’Etat. En résumé, le mot d’ordre de grève a été largement observé.

Suite à l’échec de la négociation entamée avec le gouvernement du Jeudi 21 juillet au Lundi 25 juillet 2016 dans la salle de réunion du Ministère de la Justice, les magistrats du SAM sont allés en grève de 72 heures. Les acteurs ont ainsi organisé une conférence de presse le mardi 26 juillet 2016 à la Maison de la Presse ; l’objectif était d’informer les professionnels des medias sur les tenants et aboutissants des points de revendication de leur cahier de doléances.

C’était sous la présidence de Cheick Mohamed Chérif Koné, Président du SAM, assisté de Boya Dembélé, premier secrétaire à la revendication ; Dramane Diarra, secrétaire aux relations extérieurs et des membres.

Dans son exposé luminaire, le président du SAM Cheick M Koné a rappelé que sur le total de 27 points de revendications, il y a dix-sept (17) points de désaccord, huit (8) points d’accord, un (1) point d’accord partiel et un (1) point retiré.

De ce fait, la négociation entamée suite au dépôt du préavis de grève du SAM a été un échec. Selon lui, le SAM et les négociateurs se sont trouvés en face de représentants du gouvernement de mauvaise foi, n’ayant aucune idée de l’indépendance du pouvoir judiciaire. A ce titre, il dira que le SAM constate que tout le jeu est fait pour affaiblir le pouvoir judiciaire. Il est impossible, dit-il, de discuter avec des gens qui n’ont aucune notion élémentaire. C’est ainsi qu’il précise que la négociation a été un échec, dans la mesure où tout a été évoqué, sauf la substance même du cahier de doléances. «Les indemnités de judicature, le relèvement de la grille salariale, l’intégration de certaines indemnités et primes aux salaires, le relèvement de la pension de retraite, les indemnités de logement, des points essentiels ont fait l’objet de désaccord», a déplore l’orateur. Ce qui est manifestement révélateur de la mauvaise foi du gouvernement, a t-il indiqué, c’est aussi, le désaccord sur, entre autres, le renforcement des mesures de sécurité des magistrats, le refus d’indemniser les magistrats victimes des dommages de la crise du nord, etc.

Face à cette situation, Cheick Mohamed Cherif Koné demande à l’Etat le respect des normes internationales qui prévoient des minimales par rapport au traitement des magistrats.

Le premier secrétaire à la revendication du SAM, Boya Dembélé, indiquant que la justice est le socle du développement, donc cela nécessite une refondation, a rappelé que « bien avant aujourd’hui, nous avions déposé un cahier de doléance ; suite à l’échec de la négociation, nous avons déposé un préavis de grève de 72 heures ». Boya Dembélé a souligné que la revendication du Syndicat Autonome de la Magistrature  porte sur 27 points, à l’issue des discussions, il y a eu 8 points d’accords, 17 points de désaccords, 1 point retiré, 1 point d’accord partiel.

Les conférenciers ont situé les revendications dans leur contexte international et sous-régional, la relation justice-Etat de droit et démocratie, rôle de la justice dans la refondation de l’Etat après la crise, l’interdiction pour les magistrats de faire de la politique, la situation de précarité des magistrats par rapport à leur charge de travail, la fonction régalienne de la justice.

Après la grève de 72 heures, Cheick Mohamed Cherif Koné a indiqué que le SAM fera une pause pour observer. Si rien n’est fait, le syndicat promet de passer à la vitesse supérieure en décrétant une grève d’une semaine. «Nous resterons vigilants et quoi qu’il en soit, nous avons de quoi leur faire mal. Nous avons les moyens juridiques et le professionnalisme syndical nécessaire, sans oublier l’accompagnement de l’Union internationale des magistrats», prévient le Président du SAM. Avant de terminer, il a exprimé la solidarité du SAM envers des magistrats détenus en  Turquie. Selon lui, des milliers de magistrats se trouvent privés de leur liberté dans des conditions arbitraires.

Alassane Cissé

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14 COMMENTAIRES

  1. Mes chers magistrats, faites à cause de dieu, continuez la grève jusqu'en 2018. Nous on s'en fou. Si on compare combien vous coutez et combien vous produisez, c'est un gain pour la nation.
    Donc de grace continuez.

  2. Les magistrats maliens ont grevé contre leur condition de vie je me demande quelle condition de vie revendique-t-il, vous ne travaillez pas, et puis vous voulez avoir de quoi mettre votre ventre de merde, le ridicule ne tuera plus ici, des corrompus comme vous.

  3. Si le budget de notre pays était en mesure d’offrir de telles conditions aux magistrats cela allait être une chose déjà faite. Conscient de ce que ces magistrats peuvent faire pour cette nation et pour la justice qui est le plus grand pouvoir d’un Etat de droit, je crois que nos finances ne sont pas en mesures de prendre de telles charges.

  4. Comparaison n’est pas raison. Les magistrats maliens ne sont pas dans les mêmes conditions que ceux du Sénégal. Les deux pays ne sont pas au même niveau de développement et de richesse. Le Mali est plus pauvre que le Sénégal. La vie est plus chère au Sénégal qu’au Mali. Le loyer coûte moins cher au Mali qu’au Sénégal. Ce qui explique la grande différence entre les conditions des magistrats des deux pays.

  5. Les magistrats maliens sont mieux pays que tout autre corps d’agents publics. Je crois que cela doit être une raison pour pousser le syndicat autonome de la magistrature à abandonner cette lutte. Surtout que le pays traverse une crise multidimensionnelle sans précédent qui ne profite à rien de bon. Le développement de notre pays n’est possible qu’après le retour de la paix. La guerre coûte cher à un pays surtout pauvre jusqu’au dernier degré comme le Mali.

  6. Le SAM est en train de faire des revendications démesurées. Les doléances qu’il demande sont trop pour notre budget. Les magistrats doivent connaître que le Mali n’est pas un pays capable financièrement à offrir de telles sommes d’argents au nom des primes. Le Sénégal est deux fois plus riche que le Mali. Cela à cause de la crise qui secoue cette nation depuis 2012.

  7. Souvent il faut tenir compte de certaines choses pour pouvoir revendiquer certaines choses dans un pays qui est dans une situation de budget déficitaire. Notre pays est pauvre, s’il nous faut accorder tout cela aux magistrats, les autres fonctionnaires ou agents publics auront quoi ? J’invite le syndicat autonome de la magistrature à la modération et à la patience. Une telle lutte n’est pas digne du corps qu’il représente. Un magistrat ne doit pas être un malfrat.

  8. Ce n’est pas du jour au lendemain que les conditions d’un corps de fonctionnaires de l’Etat ou autre peuvent passer d’un niveau bas à un niveau supérieur. Il faut franchir des étapes. Les doléances sont fondées mais elles ne sont pas recevables en cette période de crise dans laquelle se trouve le Mali.

  9. Je n’en veux pas au syndicat autonome de la magistrature pour ces revendications. Je pense que ces gens sont en train de pousser le pays vers sa fin. L’état dans lequel notre pays se trouve avec un budget, au début, déficitaire et actuellement égalitaire, je crois que les revendications des magistrats sont irrecevables. Ils sont invités à la patience. De la manière dont IBK s’est battu aux côtés d’AOK, pour faire de ces gens ce qu’ils sont aujourd’hui, il travaillera pour faire d’eux ce qu’ils être.

  10. C’est grâce à l’implication d’Ibrahim Boubacar Keïta, lors premier ministre sous Alpha Oumar Konaré, que ce dernier a pu faire une augmentation très considérable des salaires et primes des magistrats. IBK n’est pas du genre à ne vouloir rien faire pour changer la vie des magistrats qui doivent être des incorruptibles pour le bon fonctionnement de la justice et pour offrir une vraie justice aux citoyens maliens.

  11. Franchement c’est le Mali à l’envers, comment peuvent-ils encore réclamer avec tout ce qu’ils ont eu dans la corruption. Le jour où le peuple se révoltera, on ira les égorger tous dans les tribunaux et cours qui seront brulés et fermés à jamais. Les imams, les chefs de village et les chefs de quartiers assureront la relève. Salam.

  12. Cher journaliste de vous demande de ne pas comparer le combat et l’intention des magistrats à ceux du bloc d’intervention patriotique pour la réunification entière du Mali. Le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) est dans son droit de faire de telles doléances. Mais je crois aussi que le moment n’est pas propice pour qui que ce soit dans cette nation de revendiquer quoi que ce soit. On doit se tourner vers la seule résolution de la crise de 2012.

  13. Le syndicat autonome de la magistrature est en train de faire des doléances prématurées. Les syndicalistes de la magistrature savent bien plus que tout autre citoyen que les finances de notre pays sont déficitaires. Les dépenses sont supérieures aux recettes, dans notre pays.

  14. «Nous resterons vigilants et quoi qu’il en soit, nous avons de quoi leur faire mal.""Voilà les propos de cet Cheick Mohamed Cherif Koné.A qui il fait mal à son avis?
    Aux populations maliennes et au Mali certainement.Comment des fonctionnaires qui sont les mieux payés des fonctionnaires maliens tiennent de tels propos.Je vais comprendre par là que le Malien n'a rien à faire du bien général.Chacun se bat pour ses propres intérêts.C'est vraiment dommage.Je crois qu'ils peuvent faire leur grève pendant une année si cela les enchante mais le pays ne peut donner que ce qu'il a.

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