Affaire Sanogo. : Vers un blocage du Procès ?

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A peine ouvert le mercredi 30 novembre, le procès tant attendu du Capitaine-Général Amadou Haya Sanogo et autres tarde à livrer ses secrets. Quatre petites heures ont suffi pour que les avocats de la défense réclament une suspension des travaux. Vendredi matin, repetite. Cette fois, avocats de la défense et partie civile protestèrent contre des mesures contraignantes relatives à leurs matériels de travail. Ce matin, nul doute que de chaudes empoignades les opposeront à la Cour. L’avocat-Général accédera-t-il à leurs requêtes ? Ou le président de la Cour, Mahamadou Berthé, va-t-il trancher ?

Interdits d’entrer dans la salle d’audience avec les tablettes, téléphones,.. Les avocats des deux bords ont, semble-t-il pris en otage le procès. Voilà des jours que les travaux ont débuté mais l’opinion publique reste toujours sur sa faim. A part l’identification des prévenus, en plus des salamaleks, rien de sérieux n’a été fait. Témoins et victimes piaffent d’impatience. Tous les regards se dirigent vers la salle d’audience de Sikasso. Mais, au juste, de quoi sera-t-il question ? Que s’est-il passé ? Qui sont les accusés ?

RAPPEL DES FAITS
Le 30 avril 2012, des affrontements opposèrent des éléments du Bataillon des commandos -parachutistes à ceux de l’ex – junte de Kati, CNRDRE, dirigés par le Capitaine Amadou Haya Sanogo. Durant des heures, les observateurs assistèrent à d’intenses combats. De la station de radio et de télévision nationale, ORTM, à l’Aéroport Modibo Keïta de Senou, les tirs étaient perceptibles. Impossible de savoir ce qui se passait à Kati.
Le lendemain 31 avril, le camp Para fut pris d’assaut par divers éléments dont la plupart provenaient de la garnison de Kati. Dans la soirée, un communiqué laconique de l’ex – junte annonçait l’arrestation de plusieurs militaires maliens ainsi que des ” mercenaire “. Des noms ont été communiqués. Des jours, semaines et mois après, une chasse aux parachutistes ou ” Bérets rouges ” est organisée.
C’est le 3 décembre 2013 que des corps sont découverts dans des fosses à Diago, village situé près de Kati. Des autopsies, voire des expertises prouveront qu’il s’agissait – là de ” restes ” de parachutistes portés disparus.
Faut-il indiquer qu’à la date des affrontements, le pouvoir avait été confié au Pr Dioncounda Traoré en sa qualité de Président de l’Assemblée Nationale. Mais dans les faits, c’est l’ex – junte qui exerçait la réalité du pouvoir. L’ex – junte n’a pu confier aucune des personnes arrêtées à la justice du pays. Sans oublier les ” mercenaires ” dont il était question. L’arrestation du Capitaine Sanogo, le 27 novembre 2013, a apparemment accéléré les choses. Celui qui avait pris la tête des mutins qui chassèrent Amadou Toumani Touré (ATT) du pouvoir, s’est retrouvé en cette période au cœur d’une autre mutinerie. Celle qui lui vaut certainement d’être devant la justice de son pays.

CELEBRES ET SINISTRES PREVENUS A LA BARRE
Outre le Capitaine – Général Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex – junte, il y a Fousseyni Diarra dit Fouss Tiémoko  Adama Diarra, Mamadou Koné, Lassana Singaré, Cheickna Siby et Issa Tangara. Ces six militaires sont inculpés pour ” enlèvement et assassinat “. Ensuite, le chef – d’accusation de ” complicité d’enlèvement et d’assassinat vise : Amadou Haya Sanogo, Bloncoro Samaké, Séméon Keïta, Ousmane Sanafo dit Kif Kif, Seïba Diarra, Christophe Dembélé, Amadou Konaré, Mohamed Issa Ouédraogo et Ibrahim Boua Koné.
Annassongo Dolo est décédé en détention. Yamoussa Camara et Ibrahim Dahirou Dembélé répondent des faits de ” complicité d’assassinat. ” Au total, ils sont au nombre de dix – sept présentement.

LES ACCUSES
RISQUENT GROS DANS CETTE AFFAIRE
Selon le Code pénal de notre pays, ils encourent la peine de mort si jamais ils étaient reconnus coupables.
L’étape de Sikasso n’en serait qu’une. Car, Sanogo et autres devraient face à l’affaire relative à la mutinerie, la énième, de Kati qui nuit sur scène divers membres de l’ex -junte.
B. KONE

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