Ce ne sont pas les incohérences qui manquent dans ce qu’il faudra bien qualifier de scandale affaire Ras-Bath. L’instruction au niveau du tribunal de la Commune IV est terminée. Mais le juge peine à transmettre le dossier à la Cour d’Appel. Lui et le Ministre de la Justice craignent-t-ils que cette juridiction rejette tous les griefs par eux portés contre l’accusé ?
L’on nous signale en effet que le juge d’instruction a bel et bien fini son travail. En la matière, le Juge de la Commune IV en charge du dossier devrait le transmettre à la Cour d’Appel dont la compétence a été sollicitée par la Défense. Mais le Magistrat en question traîne encore le pied pour des raisons connues de lui seul et peut-être, de son Ministre, Me Konaté. Le dossier reste donc encore au niveau de la Commune IV.
Il s’avère que le Ministre, dans ses déclarations a indiqué avoir donné des instructions pour interpeler l’accusé lequel, à ses dires, sera jugé et condamné. En somme, il a prononcé la sentence et entamé l’application de la peine.
Bien entendu, il venait là d’outrepasser ses compétences et attributions. Il revient à la justice d’œuvrer à la manifestation de la vérité et de sévir éventuellement. Il est évident que son attitude n’a pas été du goût des juges. Ces derniers, ayant une sainte horreur de l’immixtion surtout de l’exécutif dans leurs affaires, n’hésiteront pas à recadrer les choses. Ceci expliquerait la «lenteur».
De l’autre côté dans la rue, la grogne ne faiblit guère. Une grande manifestation a mobilisé, samedi dernier, des milliers de manifestants réclamant l’abandon de toute poursuite contre l’accusé et surtout la démission pure et simple du Ministre Konaté. Ils ont promis de récidiver.
Transmettre donc le dossier à la Cour d’Appel, c’est prendre le risque de se voir désavouer et le maintenir en l’état, c’est inciter la rue à davantage de manifestations avec ses risques de dérapage.
B.S. Diarra
Source : Le Batisseur
il ne reste que des clochards pour écrire du sarabia
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