Affaire de la plainte du BIPREM : La Haute cour de justice tirée de sa léthargie

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Voilà deux semaines que la fameuse «plainte» de l’association Biprem contre le président de la République pour «haute trahison» a été déposée auprès de la Haute cour de justice. Il a fallu que Me Baber Gano, avocat de son état, mette à nu l’incompétence et l’ignorance de cette institution pour qu’elle  sorte du silence assourdissant dans lequel elle s’était jusque-là enfermée.

C’est le vendredi 11 mars dernier que la prestigieuse institution a pondu un communiqué laconique pour essayer de montrer qu’elle n’est pas dupe et qu’elle était consciente des failles que comportaient la fameuse plainte du Biprem.

Dans le communiqué signé de son Président, l’honorable Abdramane Niang, la Haute cour de justice dit condamner l’amalgame  entre la réception d’un courrier qui est le service de base d’une administration publique et la recevabilité de son contenu qui relève de la compétence d’un service spécialisé.

La Haute cour affirme que la plainte du Biprem pèche sur tous les plans. Ce qui n’est autre qu’une répétition des analyses de Me Gano, livrées dans les colonnes de votre hebdomadaire, Le Prétoire, dans son numéro du 10 mars 2016. Notre respectable haute institution n’a vu les failles du document que le 11 mars 2016, s’il vous plait !

Quelle réactivité et promptitude de la part d’une institution aussi stratégique que la Haute cour de justice, quand on sait que la «plainte» du Biprem a été déposée depuis le 1er mars ?

C’est au moment où le débat est presqu’aux oubliettes que la Haute cour de justice du Mali trouve que l’intention de déposer une plainte contre le chef de l’Etat par le Biprem relève d’ «une ignorance notoire des textes législatifs en la matière».

En concluant son communiqué, l’institution indique que le courrier du Biprem a été archivé et classé sans suite. Cela laisse entendre qu’il était recevable, mais que la Cour ne l’a pas trouvé pertinente.

C’est ainsi dire le mérité revient certainement à Me Baber Gano pour avoir tiré la langue à cette haute institution qui se trouve être l’actrice principale dans ce dossier sulfureux, s’il en est un.

Aujourd’hui, nombreux sont les observateurs et autres procéduriers qui se demandent quant à la compétence des hommes et des femmes qui animent cette institution. Mais comme dirait l’autre : «Mieux vaut tard que jamais». A suivre !

Harber MAIGA

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