Mécontente des diffusions des photos du corps de l’Imam Abdoul Aziz Yattabaré, la famille Yattabaré a saisi le tribunal de la commune IV du district de Bamako contre la polyclinique Pasteur pour responsabilité et réparation du préjudice. La première audience a eu lieu hier lundi 18 mars.
C’est parti pour la première audience opposant la famille du défunt à la polyclinique pasteur à propos d’une affaire de diffusion des photos du corps de l’imam Yattabaré, victime d’un meurtre commis avec préméditation ou guet-apens. Pour cette première audience tenue le lundi 18 mars, le tribunal en charge du dossier était bondé demusulmans qui étaient venus pour apporter leur soutien à la famille du défunt Yattabaré. Pour sa part, l’avocat de la famille Yattabaré, Me. Kalifa Yaro, s’est exprimé après sa sortie de la salle : « C’est la première journée d’audience. Il s’agit d’une audience de mise en état. Donc on doit verser les écritures qui retracent nos prétentions. C’est tout à fait normal tel qu’il a été procédé par le président du tribunal, c’est-à-dire que, dit-il, j’ai amené le retour de l’assignation qui crée le lien d’instance, qui prouve qu’évidemment que la polyclinique pasteur a été devant le tribunal et que j’ai déposé le retour». Me. Yaro poursuit:«Les conseils de la polyclinique ont jugé utile de solliciter un renvoi enfin de répliquer, c’est –à-dire d’apporter leur réponse par rapport à ce que j’ai indiqué. Les conseils de la polyclinique ont sollicité l’intervention de leur assureur. Le président a pris bonne note de tout ce qui a été dit à ce sujet avant de renvoyer l’affaire à 3 semaines, c’est-à-dire jusqu’au 8 avril ».Aussi explique l’avocat de la famille Yattabré, que cette affaire est différente du cas d’assassinat de l’imam. Puisqu’ici, ajoute-il, le tribunal de la commune IV est saisi par la famille pour cause de diffusion de photos du corps de l’imam qui se trouvait dans cette polyclinique pasteur sise à l’ACI 2000.Comme nature de l’affaire, il convient de savoir que le tribunal est saisi par la famille pour responsabilité et réparation du préjudice contre ladite polyclinique. Bien vrai que nous n’avons pas pu obtenir la version des conseils de la polyclinique, l’avocat de Yattabaré nous a néanmoins rassuré qu’en ce qui concerne l’affaire d’assassinat de l’imam, le dossier est plutôt confié à un juge d’instruction du tribunal de la commune II de Bamako. Qui, après ses investigations, renvoie l’affaire devant la cour d’assise qui demeure l’unique juridiction compétente à se prononcer sur le sort du jeune Moussa Guindo, présumé assassin de l’imam tué à l’aide des coups de couteaux. Quant à l’imam Oumar Soumaré de la mosquée Yattabaré, celui-ci a apprécié le début de cette audience en rappelant tous les musulmans au calme et à la patience. Il finit en conseillant les musulmans à rester derrière la loi et à ne faire aucun acte de violence.
Mamadou Diarra