L’affaire du Commandant Daouda Konaté se judiciarise-t-il ? Alors qu’il est «porté disparu », depuis le vendredi 25 octobre, le Commandant Daouda Konaté est désormais poursuivi par la justice notamment par le Procureur du Pôle national de lutte contre la Cybercriminalité. Une action judiciaire enclenchée à la suite de la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’un élément audio attribué au garde pénitentiaire.
« Des propos portant atteinte au crédit de l’Etat, des propos diffamatoires et mensongèrement attribués à des autorités publiques ». C’est en ces termes que le Procureur Adama Coulibaly a qualifié les propos tenus dans l’audio attribué au Commandant Daouda Konaté, Secrétaire général de la section syndicale des surveillants de prison.
« Le Procureur informe (…) qu’une enquête est ouverte pour élucider les contours de cette affaire et rechercher tous auteurs, coauteurs ou complices », peut-on lire dans le communiqué en date du 29 octobre 2024. Aux dires du procureur, il lui a été donné de « constater un élément audio devenu viral sur les réseaux sociaux dont l’auteur serait le commandant Daouda Konaté »
Dans ledit élément audio, poursuit le procureur de lutte contre la cybercriminalité, il est « prononcé des menaces d’atteinte à la sûreté de l’Etat sur fond d’appel à un soulèvement populaire en vue de renverser les institutions de la République ».
Un syndicaliste qui dérange ?
Décrit par ses camarades, comme un secrétaire général « respecté pour son engagement en faveur des droits des surveillants de prison », le Commandant Konaté avait fait de la défense des droits de ses collègues son cheval de bataille. Fréquemment présent dans les médias, il ne manquait d’occasion pour dénoncer les conditions difficiles de travail dans le milieu carcéral. Il dénonçait surtout une injustice de traitement salarial entre les surveillants de prison et les autres corps de l’armée.
Dans l’élément audio de 40 secondes attribué au syndicaliste, on entend une voix d’homme affirmer que ces « gens au pouvoir » ne pourront rien régler. Pour espérer un changement dans le pays, la voix souhaite des actions pour les faire « partir ».
La diffusion de l’élément audio a suscité diverses réactions de la part des internautes. Pour certains, le syndicaliste a dépassé les bornes et méritent son sort. D’autres y voient une manière pour le faire taire avec un « audio monté avec Deepfake ».
L’enquête du procureur Coulibaly permettra de démêler le vrai du faux dans ce dossier qui passionne la toile.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net